Je filais à bonne allure, malgré le mauvais temps. Il était tard et je revenais d’une longue journée au travail. Tout à coup, une mouette s’est quasiment jetée devant ma voiture. Surpris, j’ai levé le pied, le coeur battant, l’évitant de peu. Cinq secondes plus tard, la voiture devenait difficilement contrôlable et j’ai dû arrêté sur le bord de l’autoroute. Crevaison.
Nous étions en décembre 2002, il faisait -10. Il neigeait et ventait passablement. Vous savez, ce genre de neige qui vous fouette le visage et fait plisser les yeux. Vraiment pas le temps idéal pour installer la roue de secours. Je me suis malgré tout résigné à l’idée et j’ai ouvert le coffre arrière pour me mettre au travail…en veston-cravate, manteau léger et sans tuque. Pas brillant mon affaire. Au bout d’une vingtaine de minutes, je reprenais la route, heureux d’être à l’intérieur de la voiture, au chaud et à l’abris du vent.
J’ai alors repensé à cette fameuse mouette. Heureusement qu’elle avait été là, me suis-je dit. Elle m’avait forcé à ralentir, de sorte que j’ai pu conserver le contrôle de la voiture au moment de la crevaison.Mais bon Dieu, qu’est-ce qu’une mouette faisait donc au Québec, en plein hiver alors qu’il fait -10 à l’extérieur? C’est complètement fou. Je me suis alors demandé si j’avais vraiment vu une mouette, ou si c’était plutôt mon imagination qui m’avait joué des tours. Peut-être avais-je confondu une rafale de neige, pensant voir une mouette. Je n’étais donc plus tout à fait certain de ce que j’avais vu, d’autant que çà me paraissait invraisemblable de voir une mouette à cette époque de l’année et durant une tempête de neige en plus…J’en ai donc conclus qu’il n’y avait pas vraiment eu de mouette, juste une conclusion hâtive sans doute aidée par la fatigue accumulée.
N’empêche, maintenant, dès qu’un oiseau passe près de la voiture, je lève systématiquement le pied, y voyant là un signe d’avertissement. Pas très rationnel tout çà, je sais bien, mais je suppose qu’on a tous nos superstitions.
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