Il y a des sentiments de bonheur qui s’incrustent solidement en nous et réapparaissent de façon récurrente tout au long de notre vie. Pour moi, l’un deux est associé à la moto.
Je n’en ai plus, depuis des années, mais j’ai encore très présent en moi le sentiment de liberté que me procurait cette activité. Partir, sans destination précise, sentir le vent contre soi, être au grand air, sans entrave ni ceinture de sécurité, ressentir la puissance de la machine, la vitesse, c’était vraiment grisant et ce sentiment est resté très vivant.
Juste l’évoquer ramène en moi tout ces sentiments de bonheur.
J’ai ainsi une banque bien garnie de sentiments de bonheur que j’évoque de temps à autre, juste pour le plaisir que çà me procure. C’est un peu comme si chacun de ces sentiments particuliers étaient déposés là dans un compte à bonheur et qu’une fois déposés, je pouvais les retirer à volonté sans aucun risque d’avoir un jour un compte à sec. Ce qui y est déposé l’est pour l’éternité, enfin, vous comprenez. Et plus les années s’accumulent, plus mon compte se garni. En un sens, c’est comme si plus le temps passait, plus il m’est facile d’être heureux.
En réalité, l’important, c’est de de faire plus de retraits de ce compte, que du compte à regrets. Lui aussi, forcément, accumule un solde avec les années, mais ce sont essentiellement les retraits qui comptent et ici, je vous assure, on a le choix du compte, même si ça demande parfois un certain effort.
Ce matin, j’ai eu le plaisir de prendre une longue marche d’une dizaine de kilomètres, sur une petite route de campagne que j’apprécie particulièrement. La température était douce et le soleil éclatant. Je n’entendais que le chants des oiseaux ici et là et à perte de vue, des champs où la vie renaît déjà. C’est un sentiment de bonheur intense et récurrent qui m’habitait alors. Il me rappelait cette longue randonnée sur le Chemin de Compostelle, en Espagne. Ce chemin est situé dans le nord de l’Espagne, dans des régions rurales, peu industrialisées ou mécanisées. J’avais remarqué, avec beaucoup de plaisir, que si on s’immobilisait un instant, on n’entendait absolument aucun bruit mécanique, pas même celui des automobiles au loin, juste la nature à l’état pur. Quel magnifique moment.
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