Une douleur sourde m’a coupé le souffle. Mes oreilles bourdonnent. Je tombe, face contre terre au fond d’un panier d’osiers. Une main m’agrippe les cheveux et me soulève devant la foule, qui retient son souffle. Ma vue s’embrouille et je jette un dernier regard à mon corps toujours couché sur la guillotine.
Au retour du travail, hier, j’écoutais un reportage sur Georges Danton, ce géant de la révolution française, guillotiné en 1794 à l’âge de 35 ans. Alors que son bourreau l’attachait à la guillotine, il trouva moyen de faire un peu d’humour en lui disant: « N’oublie pas surtout, n’oublie pas de montrer ma tête au peuple : elle est bonne à voir. »
Je me suis alors demandé ce qu’on pouvait ressentir d’avoir la tête séparée du corps avec encore assez de vie en soi pour en prendre conscience…Puis, j’ai pris une grande et longue respiration, j’ai senti mes poumons se gonfler, j’ai senti la vie circuler dans tous mes membres et je me suis senti heureux de pouvoir profiter d’un bonheur aussi simple et accessible à tous.
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