Atelier d’écriture No.45 de Ghislaine.
Consignes:
Publier avant jeudi, une histoire comportant les 10 mots suivants:
Marche, explication, loquace, couvrir, suspendre, efficace, entaille, délivrance, pareil, sordide.
Quelle ironie! Par cette Marche funèbre, Chopin a réuni ceux que tout oppose: John F. Kennedy, Léonid Brejnev, Yasser Arafat et Marie-Jeanne Latulipe. Ma belle-mère. L’explication étant que ce troisième mouvement de la Sonate pour piano No.2 fut entendu aux funérailles de ces célèbres personnages et que c’était également une exigence testamentaire de Marie-Jeanne, par ailleurs apolitique, anonyme et peu loquace. Que se cachait donc derrière cette requête d’outre-tombe? Cherchait-elle à dévoiler un pan entier de sa vie dont la platitude ne visait qu’à couvrir des activités secrètes, occultes ou illicites? La question demeure pertinente, mais il vaudrait mieux suspendre mon jugement jusqu’à la fin des obsèques, par respect pour mon ex. Pour elle, ce qui compte, c’est d’être efficace et suivre à la lettre chacune des exigences laissées par sa mère. Au fond je la comprends parfaitement. Elle préfère concentrer son attention sur ces détails procéduraux, adopter un comportement pareil à celui d’un fonctionnaire qui ne s’interroge jamais sur la pertinence des gestes qu’il pose, car les vraies questions sont parfois douloureuses. À preuve, on associe plus aisément ces entailles profondes aux poignets de Marie-Jeanne à la délivrance volontaire d’une vie sans couleur plutôt qu’au un meurtre sordide d’un agent dormant, infiltré parfaitement et n’attendant que le signal pour dévoiler violemment son arsenal.
Laisser un commentaire