S’inspirant d’une photo de Nikolas Noonan, écrire un court texte, juste pour le plaisir d’écrire.

La girouette en forme de coq tournait de façon incertaine au sommet du cabanon de mon voisin, agitée par des vents contraires. La chaleur extrême des derniers jours était peu à peu balayée par ce courant d’air frais venu par secousse, comme une poussée dans le dos. Le ciel, de plus en plus noir s’illuminait de l’intérieur en cycle anarchique au rythme des éclairs de chaleur et du grondement de tonnerre qui résonnait en moi. La tempête serait terrible, je le sentais. Une centaine d’oiseaux s’étaient envolés en direction sud, là-bas, plus loin, tandis que les autres s’étaient tus et sans doute cachés dans les arbres. J’ai toujours été à la fois effrayé et fasciné par cet étalement de puissance qui rappelle le châtiment d’un dieu vengeur qui veut nous punir de notre arrogance. Soudain, le vent tomba et le temps s’arrêta. Je retint mon souffle, comme au lever du rideau, dans l’expectative du spectacle qui allait débuter. De grosses gouttes vinrent ensuite frapper le sol au rythme du tambour, puis de plus en plus vite, de plus en plus fort, jusqu’au déluge de vent et d’eau qui s’abattit sur moi, le temps que je me mette à l’abri sous mon gros tilleul. Un gigantesque éclair déchira le ciel et le tonnerre suivi dans la seconde, indiquant la proximité de la cible touchée. Je ne devrais pas rester sous un arbre, par une telle tempête. Je couru jusqu’à l’abri d’auto et y arrivai complètement trempé. Levant les yeux, je vit alors se former, là-haut, en surimpression du ciel noir, une sorte d’entonnoir plus clair qui descendait rapidement. Une tornade, ma première tornade! D’où j’étais, j’avais la vue partiellement obstruée par ma haie de cèdres, de sorte que je ne voyais pas si la bête avait touché terre, mais à l’œil, j’estimai qu’elle était située à environ deux ou trois kilomètres et semblait suivre la rivière vers le nord. Le vent soufflait fort et devenait assourdissant. Des objets que je distinguais mal s’envolaient autour de la colonne de vent, attirés vers le haut en tourbillonnant. Puis, tout aussi soudainement qu’elle était venue, l’entonnoir fut ravalée par le ciel, la pluie cessa, ne laissant qu’un ciel noir filant vers le nord et un vent frais sur ma peau mouillée.
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