
Par un beau jour de printemps,
Au sommet d’un grand pin
un couple d’aigles fit son nid.
Sur un ruisseau voisin, au pied de celui-ci,
Deux castors érigèrent un barrage,
assemblant patiemment et surtout de nuit,
Maintes roches, terre et branchage.
Les grands aigles de par leur nature,
Firent fuir moultes prédateurs,
De notre couple bâtisseur,
Et de leur future progéniture.
Un acte non voulu bien sûr,
Mais bien apprécié des rongeurs.
Quand vint le temps où les saumons,
Partirent frayer en amont,
Ils remontèrent énergiquement le ruisseau,
Et furent bloqués en troupeau,
Au pied du robuste abris,
Patiemment construit.
N’abandonnant pas le flambeau,
Ils s’élancèrent en perçant les flots,
Frétillant et survolant le barrage,
Pour continuer plus loin leur voyage.
Durant ce court vol hors de l’eau,
Leur écailles brillant de mille reflets fugaces,
Attirèrent l’œil aiguisé des rapaces,
Perchés dans leur nid tout en haut.
Oh que voilà un heureux repas atypique,
Tout près du nid des prédateurs,
Les capturer en vol sera facile,
Pour des chasseurs très habiles.
Un curieux hasard bien pratique,
Grâce au travail de nos rongeurs.
Et ainsi, sans trop se soucier du voisin,
Aigles et castors s’entraidaient sans fin.
Un jour pourtant, guidé par un plus fort appétit,
L’aigle fonça sur Monsieur castor, occupé à réparer l’abris.
À coup de bec et de griffes, il le réduisit en charpie.
N’ayant plus son fidèle compagnon,
Dame Castor s’enfuit du lieu malfaisant,
Pour refaire ailleurs sa maison,
Dans un endroit moins menaçant.
Faute d’entretien, bien sûr, le barrage céda pour de bon,
Ouvrant ainsi et sans entrave le passage aux saumons.
Ne voyant plus ceux-ci comme avant,
Les aigles furent ainsi privés d’un repas succulent.
Parfois, dit-on, avoir trop d’appétit,
N’est pas la meilleure stratégie,
Et à la toute fin,
On se retrouve parfois avec moins.
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