
Je lis actuellement le roman « la femme au Dragon Rouge » de J.R. dos Santos qui m’éveille sur deux éléments importants:
- Le traitement des Ouïghours en Chine
- La stratégie géopolitique mondiale de la Chine
Le traitement des Ouïghours en Chine est tout simplement intolérable. Il a été notamment rendu public par l’histoire réelle de Sayragul Sauytbay qui a pu fuir et dénoncer ce qui se passait dans les camps de rééducation chinois du XinJiang. C’est de dire jusqu’où le nationalisme extrême peut amener un pays, au nom d’une certaine idéologie, à discriminer et maltraiter ses populations minoritaires qui ont une culture, une langue ou une religion différente.
C’est une question qui nous touche particulièrement au Québec, puisque nous sommes une minorité francophone au Canada par notre histoire, notre langue, notre culture et nos traditions religieuses. Depuis si longtemps, on doit se battre et débattre politiquement avec le Gouvernement fédéral pour que ces différences qui nous définissent viscéralement soient reconnues et respectées. Être une minorité francophone sur le continent américain est un combat perpétuel pour ne pas être progressivement assimilés par l’omniprésence de la langue anglaise et la prédominance de la culture américaine. Est-on aussi maltraités que les Ouïghours, non bien sûr, absolument pas. Ça n’a même rien à voir, absolument rien à voir, sinon que c’est un combat pour préserver ce qui nous distingue.
En même temps, au Québec, nous avons un gouvernement provincial majoritaire, avec le pouvoir d’imposer des lois et des règles pour préserver et promouvoir ces différences sur notre territoire, mais sans pour autant contrôler les flux migratoires qui relèvent d’abord du Gouvernement Fédéral. Ainsi, par ses politiques et sa vision fédérale, une immigration massive de gens ayant une langue, une culture et une religion différentes viennent trouver au Québec une terre d’accueil, mais sans vouloir ou devoir pour autant renier leurs traditions, leur religion ou leur langue et adopter les nôtres. Le Gouvernement Fédéral impose ainsi au Québec sa vision post nationale du pays, un multiculturalisme tolérant dont la langue commune est celle du continent américain. C’est à la fois légitime d’un point de vue humain, mais menaçant pour une culture minoritaire qui doit se battre pour maintenir et promouvoir ses propres différences sur son territoire.
Pas facile de concilier tout cela, quand on se sent accueillants et ouverts face à ceux qui deviennent nos voisins, qui choisissent de s’installer ici et à la fois menacés par l’affirmation de leurs différences qui viennent en contradiction avec les nôtres. Ce qui m’interpelle dans ce roman de J.R. dos Santos, c’est la dérive que peut amener le nationalisme.
Ensuite, la stratégie d’expansion internationale de la Chine et ses enjeux économiques et géopolitique est bien décrite dans ce roman et honnêtement elle me fait peur. Quand on voit la montée en puissance de ce pays au niveau international, les méthodes de contrôle omniprésentes de sa population et son nationalisme extrême, on peut s’inquiéter de que serait et peut-être sera le monde éventuellement, sur une planète où la liberté de penser, de s’exprimer et de vivre n’existera plus parce que toute dissidence idéologique sera fermement punie voire éliminée.
Donc, La femme au Dragon Rouge, un roman que je recommande pour la prise de conscience.
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