Quand le gros lot atteint 50 millions, comme ce fut le cas la semaine dernière, j’achète généralement un billet de loterie.
Je réfléchis ensuite à toutes les personnes de mon entourage à qui j’en ferais profiter, aux changements que çà pourrait amener dans leur vie et dans la mienne. Quand l’obligation alimentaire ne fait plus partie de l’équation, on peut consacrer toute son énergie à réaliser des projets créatifs. Que ce soit rentable ou pas n’est que secondaire, l’important c’est alors uniquement de concrétiser une idée, une passion, un rêve, de se réaliser.
À chaque fois, le lendemain du tirage, la même idée me vient à l’esprit: « Et si je ne vérifiais pas ce billet de loterie! », me contentant de le conserver dans mon portefeuille ou ailleurs, plus en sûreté.
C’est qu’à toutes les fois jusqu’à maintenant, vous vous en doutez bien, je n’ai pas remporté le gros lot et la vérification des numéros gagnants est suivie d’un sentiment de perte, comme si les rêves s’étaient envolés. En ne vérifiant pas le numéro, je pourrais garder ce rêve vivant, me dire que j’ai toujours avec moi cette incroyable possibilité de changer drastiquement le cours des choses pour de nombreuses personnes autour de moi.
Ce billet, je pourrais le garder avec moi toute ma vie, sans le vérifier. Évidemment, oublions ici le côté technique voulant que les billets non-réclamés après un an n’aient plus de valeur et contentons-nous du concept. Une vie durant, un individu porte avec lui cette possibilité de tout changer.
C’est aussi, ce qu’on appelle l’espoir.
L’espoir, c’est de garder confiance que tout pourra encore changer, même (et surtout) dans les pires situations. Perdre espoir est ce qui me paraît la pire chose que puisse vivre un individu. Peu importe ce que l’on vit, aussi terribles soient les épreuves, tant qu’on a l’espoir, on peut continuer, sachant que plus tard, çà ira mieux. Il me semble que sans l’espoir, on doit se résoudre à encaisser la perte irrémédiablement. C’est un peu comme si l’âme s’éteint.
J’ai en moi, un germe d’espoir qui a été planté il y a bien longtemps. Je soupçonne l’enseignement spirituel dans lequel j’ai baigné depuis mon enfance d’y être pour quelque chose. Je suis croyant, ce qui signifie que j’ai le sentiment profond qu’il y a une force intelligente tirant les ficelles et organisant les évènements, les heureux hasards et les coups du sort pour le meilleur de chacun. Je me sens protégé. Je sens que peu importe ce qui m’arrive, en bout de ligne, je me dirai que çà aura été pour le mieux, que c’était nécessaire à mon cheminement de vie. C’est un peu, comme de porter en son coeur un billet de loterie non-vérifié, tout en étant convaincu que c’est le billet gagnant.
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