Baloune, Fern, Banane, Johnny, Luka, BiPoff, Chiko, Ti-Bleu, Wallus, Fafa, Bébère, Saucisse, Le beigne, Pétère, Fefesse, c’était souvent par ces noms qu’on se reconnaissait les uns les autres quand j’étais ado.
Attribuer un nom, c’est une forme d’appropriation. C’est un signe d’appartenance ou d’exclusion à un clan, une sorte de nom guerrier, un trophée ou une malédiction. Il grandit ou rapetisse celui qui le porte, il établit un rang.
Fréquemment, il est imposé par le groupe, suite à un événement déclencheur marquant. Le pseudo est d’abord repris par ceux qui ont été témoins de l’événement, mais il va parfois se transmettre à un public plus large qui n’en connait pas nécessairement l’origine. Dans certains cas, le pseudo occulte complètement l’identité officielle, à tel point que celle-ci ne semble plus représenter l’individu entièrement.
Dans les sports d’équipe, lorsqu’un joueur se démarque particulièrement, très souvent, ce seront les médias qui lui attribueront un pseudo, lequel sera ensuite repris par la population. Le Rocket, La Merveille, le Démon blond sont des pseudos familiers aux amateurs de hockey qui reconnaissent instantanément Maurice Richard, Wayne Gretzky et Guy Lafleur.
Dans certains milieu, on s’approprie soi-même un pseudo. C’est fréquent dans les milieux artistiques, mais aussi dans les conflits guerrier. On le fait soit pour l’aura qui entoure ce nom, plus marquant que l’identité officielle, soit pour protéger sa vie privée, soit pour se donner la vie en tant que personnage, sans égards au passé. Connaissez-vous Vladimir Ilitch Oulianov, Lev Davidovitch Bronstein, Iossif Vissarionovitch Djougachvili? Dans l’ordre, je vous présente Lénine, Trotsky et Staline.
Avec la venue d’internet, la plupart des internautes ont dû, à un moment ou un autre se choisir un pseudo. Le mien « pierforest » n’est pas très différent de mon nom officiel. Il origine du début des années ’90, où on devait sur AOL se choisir un pseudo qui n’excédait pas 10 lettres. Ne pouvant utiliser mon nom complet, c’est celui qui était alors disponible et qui s’en approchait le plus. Avec les années, je m’y suis attaché. J’ai même réservé le nom de domaine, juste au cas. Curieusement, ma signature officielle s’est aussi adaptée progressivement, puisque maintenant, j’occulte systématiquement le « re » de mon prénom. Cela s’est fait tout seul. Des Pierre Forest, il y en a passablement en Amérique ou en Europe, mais Pierforest, il y en a un: C’est moi.
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