Atelier d’écriture: Une photo quelques mots
Principe: Une photo qui sert de base pour un texte. Ni genre, ni ton imposés. Seul le plaisir d’écrire. Encore et toujours.
Site: Bricabook
Photo:Romaric Cazaux
Musique: Christmas song – Silent night instrumental – piano and violin duet
Une ombre passa devant la maison de Gisèle au 12 rue Laviolette et elle eut soudain très envie de faire la paix avec sa fille Camille. Il est temps, se dit-elle, de mettre de côté nos incessantes querelles et partager ensemble, mère et fille, cette période des Fêtes, comme on le faisait autrefois quand Camille était toute petite et qu’elle s’émerveillait encore devant l’arbre soigneusement décoré. Le cœur battant, elle prit le téléphone et composa le numéro de sa fille pour la convaincre de revenir à la maison. La sonnerie coupa instantanément la musique de Guns & Roses et fit sursauter Camille qui somnolait sur un banc du parc. Son bonnet était recouvert d’une mince couche de neige et elle frissonna en reconnaissant le numéro. Camille décrocha. « Allo, Maman? ».
2500 ans plus tôt, le même jour, un vagabond passa devant la villa de Sylvius. Debout à l’arrière, Sylvius faisait face au soleil levant qui s’étalait sur la mer, telle une route pavée d’or. Il se senti tout à coup particulièrement inspiré et il eut très envie de sculpter dans le sable cette image qu’il avait en tête, d’une mère regardant tendrement l’enfant qu’elle tenait dans ses bras.
À mille lieux de là et dans un autre temps, Jeanne s’éveilla et se souvint avoir rêvé de Léo. Il était là, près d’elle, souriant, lui prenant la main et lui disant de ne pas s’en faire que tout irait bien, qu’ils seraient bientôt réunis, mais que d’ici là, elle devait apprécier le don de vie. Ce jour-là, pour la première fois depuis des mois, Jeanne se sentie légère, libérée d’un poids énorme qui l’empêchait de respirer librement. Elle se leva et aperçu par la fenêtre, la neige qui tombait paresseusement à gros flocons et elle sourit. Au loin, un homme marchait lentement, jetant un regard attentif à chacune des maisons qu’il croisait. Léo aurait aimé cette journée, pensa-t-elle. Elle s’habilla chaudement et sortie. Jeanne leva la tête, ferma les yeux et ouvrit la bouche, pour cueillir de gros flocons sur sa langue, comme elle aimait le faire quand elle était toute petite. Le bonheur était revenu chez elle.
Les premières contractions éveillèrent Julia. C’était un peu plus tôt que prévu et elle fut prise d’un mélange de joie et d’appréhension face à ce qui l’attendait. Patrick lui demanda si tout allait bien. « Je crois que ça va être aujourd’hui. » lui répondit-elle. Quelques heures plus tard, comblée de bonheur et les yeux brillants, elle tenait sur son ventre un magnifique petit garçon qu’elle et Patrick nommèrent Joshua.
Durant les quelques jours précédant le 25 décembre et depuis des millénaires, il arpente les routes, ruelles, chemins et sentiers. Il sonde le cœur et les pensées de chaque homme, femme et enfant. C’est le Père Noel noir, celui qui prend au lieu de donner. Il s’approprie toutes les noirceurs de l’âme et de l’esprit, il arrache l’angoisse, la peur, l’anxiété, la colère, la peine, la haine, la tristesse et la douleur, il purifie les cœurs pour préparer chacun à accueillir avec bonheur cette journée si spéciale. Soyez attentif, il est peut-être juste là, devant chez vous.

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