Pour l’atelier d’écriture d’Alexandra. En s’inspirant d’une photo de MH Malfait, écrire un court texte, juste pour le plaisir d’écrire.

À toutes les années, quand le printemps s’installe, Virginie refait son jardin au même endroit, devant la vieille chapelle abandonnée. Elle aimait tout particulièrement ce lieu isolé, à 45 minutes de marche du village. Sur la toiture de la chapelle antique, on retrouvait trois gargouilles de pierre qui, dans son esprit, étaient mises à contribution pour surveiller la croissance de ses tomates, concombres, poivrons, laitue, fraises, framboises et fines herbes. Virginie était convaincue que porter un regard bienveillant sur une nouvelle vie qui émerge a un impact réel et positif sur sa croissance et pour tout dire sa récolte annuelle lui donnait amplement raison.
Qu’elle soit humaine, animale ou végétale toute nouvelle vie, pensait-elle, porte en elle un potentiel de fleurir qui s’exprime à son mieux quand elle se sent observée avec amour. C’est ce regard bienveillant qui fait toute la différence pour l’être observé et aimé, elle en était intimement persuadée. Ne pouvant être présente dans son jardin en tout temps, Virginie déléguait cette tâche à ses trois gargouilles de pierre qui faisaient visiblement très bien le travail pour favoriser la pousse de ses fruits et légumes.
À l’époque où on avait sculpté et installé les gargouilles sur la toiture, on voulait probablement rappeler à ceux qui venaient à la chapelle, qu’on les avait à l’œil pour les punir s’ils s’éloignaient du chemin tracé par je ne sais quelle autorité religieuse. Rien à voir ici avec la bienveillance, du moins pas au sens ou Virginie l’entendait. Si la peur permet de rester sur le chemin, c’est la confiance qui permet d’en tracer de nouveaux et surtout le sien. Elle s’efforçait donc de faire fi des préjugés et toujours poser un regard neuf et bienveillant sur tout ceux qu’elle croisait pour qu’ils donnent, à l’image de son jardin, les plus beaux fruits possibles.
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