Flocons de Bonheur

On le pourchasse, on se l'achète, on le cherche chez l'autre, dans son regard, dans ses gestes. On vogue de plaisirs en plaisirs sans vraiment le toucher. Mais qu'est-ce donc alors que le bonheur?

Généralement, quand on nous demande combien de sens a-t-on, on répond spontanément cinq: La vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat. C’est le circuit sensitif qui nous permet de percevoir et d’interagir avec notre environnement à travers différents stimulus mécaniques, thermiques, lumineux ou chimiques.

Parfois on entend parler d’un sixième sens qui fait référence à une perception qui n’est pas issue directement des cinq autres, une approche que l’on pourrait qualifier d’extrasensorielle et j’ajouterais, un peu ésotérique. Personnellement, j’ai tendance à penser qu’il s’agit plutôt d’une interprétation subconsciente des autres stimulus, combinée à un analyse mentale qui y ajoute d’autres informations connues et qui arrive à un résultat que je qualifierais d’intuitif.

Mais il existe, je pense, un autre sens que l’on a peu étudié scientifiquement par le passé et qui prend de plus en plus d’importance dans les recherches contemporaines. Il s’agit du microbiote intestinal. Quand on y pense, c’est beaucoup à travers ce mécanisme, que notre corps perçoit son environnement, qu’il décortique les aliments qu’on lui envoie, les analyse et les transforme pour en extraire tous les éléments dont il a besoin pour se maintenir en bon état. Certains nutritionnistes le qualifient même de deuxième cerveau dans la mesure où énormément d’information circule entre le cerveau et le microbiote intestinal. Un peu comme si l’un passait sa liste d’épicerie: « J’ai besoin de telles vitamines, tels minéraux, de ces substances anti-inflammatoires, etc. » et l’autre qui décortique tout ce qu’on lui a envoyé pour en extraire, quand c’est possible, ce qu’il faut pour répondre à la demande. Quand il y a carence d’un truc ou d’un autre, quand la communication ne se fait pas bien entre les deux cerveaux ou quand on ne fournit pas à notre microbiote intestinal des aliments contenant les éléments dont on a besoin, certaines dysfonctions vont peu à peu apparaître.

Je me dis aussi, que de façon générale, plus on pratique un truc, meilleur on devient. On se spécialise. Les nutritionnistes recommandent souvent une grande variété d’aliments pour donner le maximum de chance à notre microbiote de faire correctement son travail, mais en lui fournissant régulièrement les mêmes aliments, on lui permet également de devenir de plus en plus efficace. En tous cas, c’est un peu ce que je pense.

À une autre époque, où les transports étaient moins développés, on mangeait ce qu’on pouvait trouver localement dans son environnement. Par exemple, mon père a déjà reçu une orange pour Noel, quand il était enfant. C’était un beau cadeau. Un fruit rare, goûteux, différent, importé et beaucoup moins accessible que les pommes l’étaient ici au début du vingtième siècle.

Est-ce qu’avoir accès à tant d’aliments importés de partout sur la planète est une bonne chose? Je ne sais pas. Peut-être, mais cela m’amène à réfléchir, d’autant que tous ces transports de denrées ont un coût écologique important pour la planète.

Posted in , , ,

Laisser un commentaire