Hier soir, j’écoutais attentivement ma plus vieille, me raconter sa journée « choix de carrière » au Cegep qui avait pour but de les aider à s’orienter pour l’année prochaine. Elle n’a pas encore clairement identifié ce qu’elle aimerait faire plus tard. Elle hésite entre un tas de possibilités aussi différentes les unes que les autres: technicienne-vétérinaire, muséologue, étudier en histoire, en environnement (elle se passionne pour les nuages depuis plusieurs années), en arts et lettres, en bibliotéconomie, pharmacienne, etc. Elle a le potentiel pour tout cela, mais aucune de ces possibilités ne se détache clairement du lot.
Face à ses incertitudes, je lui avais proposé, la semaine dernière, de participer au programme Katimavik, durant une année, le temps de voir du pays, de développer son autonomie, loin de la famille et de la maison et se doter d’une base solide en anglais. Je trouvais le tout plus utile que de gaspiller une année d’études et devoir ensuite se réorienter autrement.
Elle hésitait, trouvant trop long l’idée d’être ainsi 9 mois loin de ses amies, de se trouver décalée par rapport à elles l’année suivante et ainsi de suite. Par hasard hier, au Cegep, il y avait justement un kiosque où l’on annonçait le programme Katimavik et elle a pu en profiter pour jaser avec une ex-participante. Le déclic s’est fait, çà l’a convaincue. Elle veut maintenant absolument participer à ce programme, de façon à vivre l’aventure, mais aussi prendre du recul et se donner du temps pour réfléchir au type de carrière qu’elle voudra entreprendre par la suite.
Ces choix ne sont pas faciles pour une jeune femme…
Cet été, en plus de petits boulots ici et là, elle a gardé un bébé de 6 mois durant un certain temps. Elle s’est drôlement attachée à lui et me disait qu’elle se sentait vraiment bien dans ce rôle. Elle me disait que si elle était avec « le bon gars », elle se verrait très bien, dès 21 ans, avoir des enfants et se consacrer à sa famille.
Pas évident, ce genre de choix de nos jours. « Prendre soin de sa famille » ne fait pas partie des choix de carrière que l’on propose aux jeunes filles. C’est un peu perçu comme un choix « loser », l’absence de choix. D’ailleurs, les couples sont si instables, qu’on ne peut les blâmer de vouloir assurer leur arrière, mais en même temps, il me semble que l’on ne valorise pas assez ce rôle dans notre société, comme si une mère au foyer qui n’a pas un BAC en éducation ne sera pas aussi compétente…
C’est tellement pas ça pourtant…
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