Pendant près de 2500 ans, tout le territoire de l’actuelle vallée du St-Laurent fut recouvert d’une mer intérieure:
La mer de Champlain.
Progressivement, cette mer s’est retirée, laissant le paysage que l’on connaît aujourd’hui. En se retirant, la mer a laissé de nombreux sédiments, sur une épaisseur de plusieurs dizaines de mètres. La présence du sel de mer a ainsi contribué à solidifier ces sols argileux.
Avec les années, toutefois, la pluie et l’eau douce ont progressivement drainé le sel du sol, laissant ainsi une terre argileuse beaucoup plus sensible structurellement.
Quand on assiste à un glissement de terrain au Québec, c’est généralement le résultat de ce sol argileux qui, sous l’effet de pluies diluviennes ou de la fonte des neiges, se gorge d’eau, perd sa structure solide et se liquéfie. Dans les terrains en pente, c’est l’effet domino, entraînant le sol vers un point plus bas, généralement vers une rivière ou un point d’eau.
Ce fut le cas de Saint-Jean-Vianney en 1971 et plus récemment à St-Jude, en montérégie. La vallée du Saint-Laurent toute entière demeure donc une zone sensible.
Les archives relatent notamment l’un des plus gros glissement de terrain à être survenu dans l’histoire du Québec, bien qu’il soit moins connu parce qu’il fut moins meurtrier.
En 1859, à Saint-Hilaire, sur la Rive-Sud de Montréal, une immense coulée argileuse a précipité plus de 6 millions de mètres cubes de matériel dans la Rivière Richelieu, la bouchant à moitié. Encore aujourd’hui, en y jetant un coup d’oeil avec Googlemap, on peut saisir les vestiges de cette immense coulée d’argile qui s’avance dans la rivière Richelieu, juste un peu au sud de l’actuelle autoroute 20.
La vallée du Saint-Laurent est par ailleurs le lieu ou le Gouvernement prévoit permettre l’exploitation du Gaz de schiste. Comme vous le savez sans doute, le processus utilisé pour extraire le gaz de schiste, consiste à injecter de très grande quantité d’eau dans le sol, de façon à fractionner la pierre et permettre ainsi la libération du gaz.
Compte tenu de la nature des sols, dans cette région, je vous laisse tirer vos conclusions des conséquences potentielles.