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S’endormir

Publié: 28 avril, 2024 dans Juste du bonheur, psychologie
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Je m’endors facilement. Je pose la tête sur l’oreiller et moins de deux minutes plus tard, je suis parti au royaume des rêves, ce qui désespère un peu ma conjointe qui prend beaucoup plus de temps à s’endormir.

Souvent, ce qui nous bloque, ce sont ces pensées qui nous tournent dans la tête en boucle et qui bloquent le relâchement nécessaire pour finalement s’endormir. J’ai, pour ma part, quelques techniques que je mets en pratique et qui favorisent l’endormissement. L’une d’entre elle est illustrée ici. J’imagine un long tube de verre autour de moi, qui empêche toute pensée obsédante de m’atteindre, puisqu’elles vont rebondir sur la surface, de sorte que je me retrouve dans cet état sécuritaire, calme et paisible qui favorise mon sommeil.

Une autre technique, consiste à m’imaginer dans une salle de cinéma, juste avant le début du film et que toute la salle est plongée dans le noir. Je me concentre sur cette absence totale de lumière, sur le noir qui est devant moi et puis, quand les images générées par mon cerveau apparaissent devant mes yeux, je reste un spectateur passif, me contentant de regarder passer ces images les unes après les autres, sans penser, sans réfléchir, juste les regarder passer et en peu de temps, hop, je suis parti.

Divines Olympiades

Publié: 27 janvier, 2024 dans Écriture, humour, plaisir
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Pour l’atelier d’écriture d’Alexandra K, en s’inspirant d’une photo, écrire un court texte, juste pour le plaisir d’écrire.

Un bourdonnement menaçant, semblable à une horde d’abeilles en colère se fit entendre dans la Galerie dès que le préposé à l’entretien s’approcha de la statue de marbre blanc représentant Ariane, la petite-fille de Zeus.

Barbara, la nouvelle Directrice du Musée du Vatican fut aussitôt avisée de l’incident. Une mystérieuse bille bleue translucide flottait librement à quelques millimètres au-dessus de la statue et se mettait à vibrer dès qu’on l’approchait d’un peu trop près. Ne sachant trop comment gérer cette situation pour le moins étrange, Barbara ordonna sur-le-champ la fermeture du musée, jusqu’à nouvel ordre et contacta les autorités gouvernementales. Étonnamment, on lui appris alors que le même phénomène était apparu récemment dans plusieurs musées de la planète et touchait semble-t-il essentiellement des statues de la mythologie grecque. On se serait cru dans un nouvel épisode de la série Marvel, où ces dieux mythiques s’interposent en héros du bien ou du mal, selon leur allégeance. Qu’étaient donc ces entités et pourquoi étaient-elles là?

Sans connaître la nature précise de la menace, on fit d’abord appel à l’armée qui érigea un large périmètre de sécurité autour du musée. Puisqu’on retrouvait ces curieuses entités partout sur la planète, les services secrets conclurent rapidement que ces armes, billes ou entités ne provenaient pas de leurs ennemis traditionnels et que la menace venait d’ailleurs, mais d’où et de qui? Mystère.

Une équipe internationale regroupant plusieurs spécialistes de la mythologie grecque fut appelée en renfort pour tenter d’élucider ce phénomène qu’on qualifiait déjà d’extraterrestre. L’analyse des différents cas, donna une première piste. On nota d’abord que certaines statues étaient sous la protection d’une bille verte, alors que pour d’autres, il s’agissait d’une bille bleue. En poursuivant leur analyse, les spécialistes arrivèrent également à déterminer que les billes bleues touchaient uniquement des statues de marbre de la descendance de Zeus, tandis que les billes vertes protégeaient les statues de la descendance de Typhon.

« Zeus contre Typhon », voilà qui était tout à fait clair et limpide, selon les spécialistes, mais qui, honnêtement, laissaient pantois la plupart des intervenants politiques ou militaires. Le professeur Tournesol pris donc la parole et expliqua que Zeus est considéré comme le roi des dieux, c’est notamment le frère d’Hadès et Poséidon, ajouta-t-il, ce qui lui semblait un détail important, mais qui ne suscita aucune réaction parmi l’auditoire. Typhon, continua-t-il, est une divinité malfaisante, le fils de Gaïa, c’est le Titan des vents forts et des tempêtes. On aurait pu entendre une mouche voler, tant l’auditoire ne comprenait rien à ces explications et ne voyait pas davantage où ça pouvait mener. Donc, continua le professeur, c’est bien connu, Typhon et Zeus étaient les pires ennemis et ils se sont livrés à un terrible affrontement où Zeus, victorieux a jeté Typhon aux enfers.

– Et alors? lança avec impatience le Général Custer, qu’est-ce que ça signifie.

– En toute logique, repris le professeur Tournesol, Typhon et Zeus ont décidé de se livrer à un nouvel affrontement, plus pacifique cette fois, en jouant aux billes l’un contre l’autre.

– Évidemment, répondit le Général, en se grattant la tête, évidemment.

J’aime beaucoup cette émission de survie, où des concurrents se mesurent à la nature et doivent s’adapter, se nourrir, éviter les blessures et se protéger du froid jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul participant, alors que les autres auront tous abandonné, les uns après les autres, ayant été au bout de leurs ressources physiques et mentales.

Survivre, dans un climat nordique n’est pas une mince affaire, mais juste trouver de quoi se nourrir en pleine nature à tous les jours est en soi un défi gigantesque auquel on pense beaucoup moins, dans nos sociétés modernes, où on n’a qu’à se rendre à l’épicerie, en autant bien sûr qu’on ait des ressources monétaires suffisantes.

J’ai beaucoup d’admiration pour ces autochtones d’Amérique qui savaient comment survivre dans cet environnement et qui transmettaient leur savoir de génération en génération. N’eut été de l’aide qu’ils avaient apporté à Jacques Cartier et son équipage durant un hiver plutôt rude, en leur préparant une décoction d’annedda, ceux-ci seraient assurément tous morts suite à une épidémie de scorbut, provoqué par les carences alimentaires et le froid.

Je me demande ce que serait notre Amérique aujourd’hui, si ce geste humanitaire n’avait été posé.

Cousine Routine

Publié: 25 novembre, 2023 dans Écriture, humour, Société
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En s’inspirant d’une courte phrase de l’atelier d’écriture d’Entre2Lettres, laisser libre court à son imagination.

La phrase de départ est la suivante:

S’il te plaît, mamie Manie, raconte-moi encore l’histoire de la cousine Routine

– Il nous faut un nouveau super-héros!

Kenneth Bridge, Président de Marvel Studio, venait ainsi d’introduire de façon directe, comme à son habitude, la réunion de fin d’année avec l’ensemble de la Direction Artistique.

– Les chiffres ne mentent pas. Notre part de marché est en déclin chez les 10-34 ans, qui sont, je vous le rappelle, notre clientèle principale. La population vieillit et du coup, notre part de marché également. Nos clients se lassent de plus en plus rapidement de nos super-héros qui ne se démarquent pas suffisamment. Bref, il nous faut un nouveau super-héros et un bon. J’écoute vos propositions. Jeff, à toi!

Jeff Stelbrook, en charge de la création des personnages se senti un peu coincé. Ses collaborateurs ne l’avaient pas préparé à répondre à ce genre de question directe et son adjointe qui aurait pu l’aider à se sortir de cette désagréable situation était en retard. Il ressortit donc sa cassette habituelle…

– Nos excellents créateurs sont à l’œuvre, Kenneth et nous prévoyons présenter une panoplie de nouveaux super-héros, dès le prochain trimestre. Je suis confiant qu’on arrive à renverser la tendance et créer un buzz incroyable.

– Trop peu, trop tard, Jeff, désolé. Samantha, ton avis?

Samantha Goodman, Vice-Présidente au contenu cinématographique, pris la parole.

– Haheummm…Je voudrais d’abord vous présenter nos derniers résultats, suite au lancement de la série Avenger sur les plateformes de Streaming. Vous allez comprendre qu’il s’est passé un changement significatif au cours de la dernière année et….

La porte s’ouvre soudainement et Julia, lunette sur le bout du nez et les bras plein de dossiers franchit la porte et toutes les têtes se tournèrent vers elle.

– Heu…désolée pour mon retard, j’ai été retardée par des problèmes, heu, personnels et mon Uber a eu une crevaison en route.

Julia Beaudoin, adjointe principale de Jeff Stelbrook, était en charge de coordonner le travail des créateurs, pendant que son patron courait les conférences, les restos et le bon vin.

– Encore en retard, Julia. C’est une très mauvaise habitude. Il va falloir vous y mettre et rapidement. Je ne tolérerais plus ces écarts.

– Oui, désolée encore, vous avez raison. Répondit Julia en posant ses dossiers sur la table. D’ailleurs, j’espérais pouvoir vous présenter aujourd’hui quelque chose qui pourrait vous intéresser.

– Julia, retorque le Président, aujourd’hui, ce que je veux, c’est un nouveau Super-Héros. Rien d’autre!

– Oui, oui, bien sûr et heu, oui, en fait, ça tombe vraiment bien, parce que c’est ce dont je voulais vous parler.

– Ah? Je vous écoute!

– Oui et bien voilà…Je suis toujours en retard, vous le savez. Mon équipe le sait, bref tout le monde le sait et j’ai beau essayer tous les trucs et méthodes possibles, je n’y arrive pas. On rigole dans mon dos à cause de cela. La semaine dernière, Louis, un de nos créateurs est venu me consoler, en me disant que l’on avait tous une mauvaise habitude dont on n’arrivait pas à se défaire. Pour moi, c’est d’être à l’heure, pour d’autres, c’est la cigarette, l’alcool, le jeu, la sédentarité, la malbouffe, pour les serial killer c’est tuer les gens, etc…Bref, il m’a dit que ça l’avait inspiré à créer un nouveau personnage, complètement hors champs par rapport à nos personnages habituels, mais un personnage qui aurait le potentiel d’aller chercher une plus large clientèle, bref, pratiquement tout le monde.

– Continuez, vous m’intéressez.

– Oui, je continue. On dit qu’il faut persister trois semaines pour adopter un nouveau comportement et que par la suite, ça devient un acquis au point tel, où, pour le cerveau ça devient plus facile de continuer que d’arrêter. Un peu comme la loi de l’inertie. Un mouvement est difficile à mettre en route, mais une fois que c’est parti, ça demande plus d’énergie pour l’arrêter. Donc, notre super-héros, aurait des super-oreilles pour entendre toutes les demandes sur la planète et se téléporterait instantanément pour venir aider, coacher la personne en difficulté en lui proposant un plan pour remédier à sa mauvaise habitude, mais aussi l’accompagner pendant trois semaines pour que ça devienne un acquis. On en ferait un show genre télé-réalité, mais basé sur des cas biens réels. Je sais que c’est complètement hors-champs, par rapport à nos super-héros habituels, mais moi, si j’avais accès à un tel super-héros, je pense que ça me permettrait de conserver mon emploi chez Marvel et c’est un super-héros que j’adorerais rencontrer. Les parents pourraient même en faire un personnage comme la fée des dents et raconter ainsi de belles histoires à leurs enfants au moment du dodo, tout en leur donnant des outils qui leur seront utiles toute leur vie d’enfant et d’adulte.

– Hummmm…Intéressant. Comment s’appellerait ce personnage et à quoi ressemblerait-il?

– Ce serait un personnage sympathique, une dame souriante d’une cinquantaine d’années, mais avec un costume de super-héros super-cool tout en vert signe d’espoir et avec un gros R signifiant l’importance d’adopter une routine, soit pour acquérir une bonne habitude, soit pour se défaire d’une mauvaise.

On l’appellerait Cousine Routine!

Tempête de mots

Publié: 20 juillet, 2023 dans poésie, Sagesse
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En s’inspirant d’une peinture de Vanessa Renoux, écrire un court texte, juste pour le plaisir d’écrire.

@Vanessa Renoux

Suite à une tempête de mots, une longue fissure s’était crée entre eux. Une fissure qui, faute d’avoir été réparée rapidement, s’était peu à peu étendue pour devenir un large et profond fossé qu’on ne puisse traverser sans construire un pont. Ne sachant trop comment s’y prendre, ils firent appel à un professionnel des ponts qui leur donna les outils pour reconstruire ce qui avait été détruit. Il leur recommanda également d’être prudent à l’avenir et de soigner leurs mots pour éviter qu’ils ne se transforment en tempête. On peut, bien sûr, se prémunir d’un parapluie pour que les mots ne nous atteignent pas, mais les jolis mots rebondiront également à sa surface sans nous toucher, ce qui serait vraiment dommage, parce que ce sont ceux qui renforcissent le plus la structure d’une relation.

Appel à la vie

Publié: 25 mars, 2023 dans Écriture, L'essentiel
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Pour l’atelier d’écriture d’Alexandra. En s’inspirant d’une photo de Liam Seskis, écrire un court texte, juste pour le plaisir d’écrire.

© Liam Seskis

Au petit matin, après une nuit mouvementée et passablement enfumée avec des amis au fond d’une ruelle, Simon constata qu’il avait égaré son cell. Malgré ses efforts, il n’avait pu le retrouver. Ça l’embêtait beaucoup. Il se sentait démuni, amputé d’une partie essentielle à sa vie. Il avait prévu appeler son frère pour qu’il vienne le chercher, mais là, pas moyen de le joindre.

Il erra donc dans les rues de la ville à la recherche d’une boîte téléphonique, mais elles étaient toutes soit hors-service, soit vandalisées. Finalement, il tomba sur une boîte téléphonique rouge située à l’angle d’une petite rue. Il s’approcha de la boîte et inséra une pièce de monnaie. Il composa le numéro de son frère en croisant les doigts pour qu’il réponde, mais manque de chance, une réponse automatisé lui répondit. Simon laissa un message, disant qu’il avait besoin d’aide et qu’il attendrait à la boîte téléphonique. Il s’assit sur le trottoir à côté de la boîte téléphonique, attendant son frère. Les minutes passèrent au compte-goutte alors qu’il sentait monter en lui un sentiment d’abandon et l’impression de manquer quelque chose d’important, coupé qu’il était de son monde virtuel.

Mais alors qu’il était assis là, il commença à regarder autour de lui et remarqua des choses qu’il n’aurait jamais remarquées s’il avait été en train de texter sur son cell. Il vit un vieil homme nourrissant des pigeons qui s’agglutinaient à ses pieds, une petite fille qui dansait dans la rue sous le regard amusé de sa mère juste à côté, un couple âgé se tenant la main en marchant, en un mélange d’amour et de protection l’un et l’autre contre les chutes potentielles. Un autre couple, début trentaine, joggait harmonieusement au même rythme, souriant en jasant de je-ne-sais-quoi. Il réalisa alors qu’il y avait une beauté dans la vie qui lui avait échappée, tellement il était absorbé par la technologie et sa présence virtuelle.

Finalement, son frère arriva et le ramena à la maison. Simon se promit qu’il ferait un effort pour être plus présent dans sa propre vie et dans celle des autres.

Depuis ce jour, chaque fois que Simon passe devant cette boîte téléphonique, il sourit en se rappelant cette expérience et la leçon qu’il a apprise. La boîte téléphonique est devenue pour lui un symbole de la nécessité de débrancher et de se connecter à la vie réelle.

Pensée du 18 décembre

Publié: 18 décembre, 2022 dans Pensée du jour, philosophie
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ChatGPT est un programme d’intelligence artificielle, passablement avancé qui peut répondre gratuitement avec une pertinence certaine à d’innombrables questions sur une foule de sujet. Je lui ai posé la question suivante:

Quel est le lien entre le bonheur et la peur?

Sa réponse est la suivante:

Le bonheur et la peur sont deux émotions qui peuvent être liées de différentes manières. D’une part, la peur peut être un facteur qui contribue à la détérioration du bonheur. La peur peut être causée par des situations stressantes ou menaçantes, et peut entraîner une augmentation du niveau de stress et de l’anxiété, ce qui peut affecter négativement le bien-être et le bonheur.

D’autre part, le bonheur peut être un moyen de surmonter la peur. En effet, lorsque nous sommes heureux et épanouis, nous sommes plus enclins à affronter les défis et les situations difficiles qui peuvent nous causer de la peur. Le bonheur peut nous donner la confiance et le courage nécessaires pour surmonter nos peurs et poursuivre nos objectifs.

En fin de compte, le lien entre le bonheur et la peur dépend de la manière dont nous gérons ces émotions. Si nous parvenons à gérer notre peur de manière efficace et à cultiver le bonheur dans notre vie, nous pouvons surmonter nos peurs et atteindre un niveau de bien-être élevé.

Cliff Diver

Cliff Diver

On n’apprend pas à monter à vélo en lisant la technique dans un livre, il faut expérimenter.

Cela signifie aussi chuter, faire des erreurs et réessayer jusqu’à ce qu’on y arrive car c’est dans l’action que l’on apprend le mieux. Il faut cependant avoir le courage de se lancer tout en sachant qu’on en souffrira un peu pendant l’apprentissage. C’est ce qu’on appelle sortir de sa zone de confort. Il faut de la persévérance pour continuer malgré les embûches, mais c’est seulement à ce prix qu’on touche à ce moment unique, cette bouffée de bonheur où on réalise avoir acquis de nouvelles habiletés.

Jouer du piano, de la guitare, surfer, apprendre à dessiner, à peindre, apprendre à nager, à plonger, à jouer au tennis, au squash, à sauter en parachute, escalader une montagne ou monter à cheval, voyager de façon différente (sac à dos ou couch surfing), visiter un pays dépaysant, apprendre une nouvelle langue ou une nouvelle tâche dans le cadre de son travail, toutes ces activités sont susceptibles de vous sortir de votre zone de confort.

De l’incompétence inconsciente où avec un peu de naïveté, on croit pouvoir tout réussir facilement et rapidement, à l’incompétence consciente où on réalise alors en toutes connaissances de cause, les efforts qu’on devra y mettre pour atteindre les résultats voulus, pour ensuite, à force de persévérance passer à la compétence consciente où les premiers succès font du bien et au final atteindre la compétence inconsciente où on peut enfin faire choses de façon naturelles sans même y réfléchir, c’est le parcours obligé de l’apprentissage.

Rappelez-vous qu’un jour, vous avez du apprendre à marcher, à parler ou monter à vélo.

N’ayez pas peur, lancez-vous!

Atelier d’écriture de Leiloona:

En s’inspirant d’une photo de Maman Baobab, écrire, juste pour le plaisir d’écrire.

moulin

Quand j’étais enfant, j’aimais beaucoup aller visiter mon grand-oncle Albert à la campagne. Il était propriétaire d’une fermette située tout au bout du rang des Trentes, à Ste-Émilie de l’Énergie. Albert était un bon vivant, toujours souriant et qui avait réponse à tout, mais avec ce genre de réponse qui étonne parfois et laisse songeur. Cet après-midi là, il ventait énormément et j’avais apporté avec moi, un petit moulin à vent que je possédais depuis que ma mère en avait distribué lors de la fête pour célébrer mes 7 ans. Sous le vent, il tournait à plein régime sans que je n’ai besoin de courir pour le mettre en mouvement. J’avais alors constaté un étrange phénomène: Quand il tournait ainsi très vite, mon moulin à vent se transformait. Les couleurs distinctes de chacune des pales s’estompaient progressivement pour être remplacées par un même jaune uniforme. Curieux, j’avais demandé à l’oncle Albert de m’expliquer pourquoi c’était ainsi. Il n’a pas changé de couleur, me répondit Albert, c’est juste ton œil qui est incapable de s’adapter à la vitesse, de sorte qu’il ne distingue plus les couleurs. D’ailleurs, tu verras, c’est aussi comme ça chez les grandes personnes. En grandissant, elles ont tendance à aller de plus en plus vite et voir tout en gris. Il leur suffirait pourtant de ralentir un peu le rythme pour redécouvrir la diversité des couleurs qui sont pourtant là. Encore aujourd’hui, quand tout me semble gris, je me souviens de ces paroles de l’oncle Albert et je ralenti, je respire un grand coup et je porte attention à ce qui m’entoure.

La souffrance d’autrui

Publié: 30 août, 2015 dans Bonheur
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Je me sens démuni face à la souffrance d’autrui. J’aimerais tant avoir le pouvoir de la faire disparaître d’une simple formule magique, mais c’est beaucoup plus compliqué et généralement beaucoup plus long. La souffrance de l’âme est sans doute pire qu’une souffrance physique, parce qu’elle est invisible, diffuse, parce qu’elle atteint en plein coeur la vitalité d’un être, le privant du courage et de la motivation de faire face à la musique, de faire le pas, le tout premier pas qui met en mouvement vers un ailleurs moins douloureux. Je connais le chemin qui me mène au bonheur et je sais quel sentier emprunter pour m’y rendre quand il s’éloigne un peu trop, mais ce sont mes chemins à moi et d’autres s’y perdraient parce que ce ne sont pas les leurs.