Cette formule inventée par Juvenal décrit bien les moyens mis de l’avant par l’empire romain pour garder le contrôle de la population, l’endormir et éviter les révoltes. Quand une population est bien nourrie et qu’on lui offre des divertissements, le reste lui importe peu. Les politiciens ont alors le champ libre de mener l’état à leur guise. Dans un système démocratique, c’est une façon habile de garder le pouvoir.
La conscience s’éveille dans la douleur plus que dans le confort. Ghandi avait d’ailleurs dit « Aucun pays ne s’est jamais élevé sans s’être purifié au feu de la souffrance ».
À l’époque de la Rome antique, les jeux étaient violents et l’issue du combat entre gladiateurs était laissée en partie au contrôle du peuple qui pouvait influencer l’empereur par ses cris pour que celui-ci, pouce en haut ou pouce en bas, décide de la vie de celui qui avait perdu le combat.
Au cours d’une émission de radio à Radio-Canada, hier matin, j’écoutais Micheline Lanctôt comparer les jeux des Romains, avec les télé-réalités, si populaires de nos jours. Ces télé-réalités, laissent l’illusion au peuple qu’il exerce un choix, celui de voter pour ou contre un candidat, un académicien ou n’importe qui. Voyez-vous le parallèle avec l’époque romaine?
La population a si peu de contrôle sur son propre destin, que la possibilité d’exercer un choix ludique compense et assouvit son besoin d’agir sur son propre destin. Vaut donc mieux garder le peuple endormi, parce que l’éveil des consciences rend le travail de nos dirigeants beaucoup trop compliqué. Un peuple éveillé est une menace au pouvoir politique. Offrons-lui donc les services essentiels à son confort, offrons-lui des divertissements et nous pourrons continuer à régner sur l’empire.