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Quand je préparais mon premier voyage à Compostelle, on m’avait fortement conseillé d’amener un sac à dos aussi léger que possible.

« Ton sac à dos sera à la fois ton meilleur ami et ton pire ennemi » m’avait-on dit.

Marcher durant 300 ou 400 kilomètres, en le portant sur ses épaules donne une perspective différente au contenu de son sac. Tout ce  dont on aura besoin durant ces 4 ou 5 semaines, est dans ce sac et évidemment, on ne veut manquer de rien.

De nombreuses personnes, en Chemin, ouvraient leur sac, en refaisaient l’inventaire et se débarrassaient d’une bonne partie du matériel de départ. C’est une leçon très pratico-pratique de ce qu’est l’essentiel. Le plus lourd des fardeaux, dans un sac, ce sont nos peurs. La peur de manquer de quelque chose, nous amène à ajouter un peu de ci, un peu de çà…juste au cas où. Rapidement, les grammes se transforment en kilos et ces ajouts visant à nous sécuriser deviennent alors notre fardeau quotidien et nous rendent la vie plus difficile… inutilement.

C’est très physique. Au fur et à mesure que les kilomètres s’additionnent, on prend douloureusement conscience du poids de nos choix. On réalise alors à quel point nos peurs peuvent contribuer à réduire la qualité du voyage. On révise alors, on refait des choix et on en vient au coeur de ses besoins, on découvre ce qu’est l’essentiel et ma foi, l’expérience est plutôt enrichissante. L’essentiel tient à bien peu de chose finalement, on le réalise rapidement.

Nécessairement, cette expérience m’a amené à faire également des liens, au retour, avec la vie que je mène. Elle m’a permis de m’interroger sur ces peurs qui m’accompagnent au quotidien et pour lesquelles je me suis prémuni de toutes sortes d’artifices pour me sécuriser…juste au cas où. Ces peurs deviennent alors un fardeau qui alourdit inutilement mon voyage.

Voyager léger, c’est accepter de ne pas tout prévoir, c’est accepter de faire possiblement face à un manque, mais c’est surtout se donner la chance d’apprécier son propre voyage ici-bas à chaque pas que l’on pose.

S’il n’y avait pas tant de pissenlits qui poussaient ici et là sur nos terrains, on achèterait probablement de ces petites fleurs jaune chez le fleuriste pour garnir nos bouquets. Un touriste africain s’était d’ailleurs émerveillé devant ces fleurs jaune que tout le monde plantait sur son terrain.

Ce n’est donc pas tant les caractéristiques génériques de la fleur qui en font la valeur, mais plutôt ce qui la rend unique, rare et précieuse. Ainsi en est-il des êtres humains. ce qui nous attire ce n’est pas le conformiste, mais plutôt ce qui rend les individus uniques par rapport aux autres. Alors plutôt que de suivre les modes vestimentaires, plutôt que d’adopter l’opinion générale, plutôt que de se conformer, cultivons nos différences, puisque c’est ce qui fait notre vraie valeur.