Archives de juillet, 2015

L’étincelle oubliée

Publié: 26 juillet, 2015 dans L'essentiel, motivation
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Atelier d’écriture de Leiloona:

En s’inspirant d’une photo de Marion Plus, écrire, juste pour le plaisir d’écrire.

mains-marion-pluss

Le 15 juin 1816, dans le comté de Hardin au Kentucky, Joe Leever amène son jeune copain Abraham à la foire du village.

– Viens, allez viens que je te dis.

– Mais j’ai peur moi!

– Oui, je sais, moi aussi j’ai peur, mais c’est pour ça que j’y vais.

– Quand on avance malgré la peur on s’affranchit de nos limites. Sois juste à la hauteur de tes peurs et un jour, tu seras peut-être même Président.

Histoire inachevée

Publié: 19 juillet, 2015 dans L'essentiel, motivation, psychologie
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Atelier d’écriture de Leiloona:

En s’inspirant d’une photo de Julien Ribot, écrire, juste pour le plaisir d’écrire.

BistroMarco était assis à un tabouret du bar, écoutant le match de foot qui se déroulait en sourdine à la télé, derrière le barman. C’était la finale entre Liverpool et Manchester. Liverpool, son équipe favorite menait 1 à 0. Derrière lui, une voix plaisante, un peu moqueuse attira son attention. Il tourna la tête. Elle était assise un peu plus loin, près de la fenêtre.

À l’œil, on lui donnait le début quarantaine, à cet âge où les femmes sont si belles et désirables. Un long cou et des yeux noirs piqués d’une étincelle de malice. Quelques rides lui décoraient le coin  des yeux, comme chez ceux qui ont beaucoup rit et beaucoup aimé. Elle portait ses bijoux à la bohème, multiples et colorés, mais bien agencés à ses vêtements dont le bleu était la couleur dominante. Elle sourit au serveur qui lui apportait une bière en fût, dévoilant du coup, une dentition imparfaite, mais parfaitement sympathique, voire coquine. Ses cheveux courts d’un brun-noir naturel,  brillaient de minces traînées lumineuses, reflétant les rayons du soleil qui s’infiltraient sans gêne par les fenêtres du petit bistro. Elle lui rappelait Jolène, sa  femme. Autrefois. Il soupira. Jolène. Elle avait été emportée huit ans plus tôt par un cancer agressif dont ils ne s’étaient pas remis. Elle moins que lui. Il ferma les yeux, pris une longue respiration, expira complètement et vida son verre d’un trait, dans l’espoir de remplir ce vide accablant. Oubliant la finale de foot, il quitta rapidement le bistro, pressé par l’urgence de prendre l’air, de s’évader, de fuir, de s’immerger dans l’action pour échapper quelques instants aux pensées obsédantes qui l’assaillaient, tel une nuée de moustiques. En franchissant la porte, il vit une jeune femme rousse qui passait par là, portant à l’épaule, un sac bien rempli d’où émergeait la pointe d’une bouteille de vin. Pour préparer un repas à deux, pensa-t-il. Le toc régulier de ses talons contre le pavé et l’ondulation parfaitement rythmée de ses hanches sous sa robe légère, aucunement déphasée par le poids du sac, lui rappelèrent Jolène, forte et fière. Depuis son départ, elle revenait sans cesse le hanter, comme le signet d’un livre oublié sur le banc d’un parc, qui marque à la fois les pages lues et ce qui reste d’une histoire inachevée.

Les étoiles

Publié: 12 juillet, 2015 dans L'essentiel
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cielSi la vie n’était que lumière du jour, on ne pourrait apprécier un ciel étoilé. Sachons accueillir la nuit en gardant l’œil ouvert, parce qu’elle renferme aussi des trésors insoupçonnés qu’on ne saurait voir les yeux fermés.

Atelier d’écriture de Leiloona:

En s’inspirant d’une photo de Vincent Héquet, écrire, juste pour le plaisir d’écrire.

dunes

J’y reviens souvent. C’est ici que ça s’est passé, il y aura bientôt 12 ans. Ce lieu s’est imposé à moi dès le départ, comme une drogue dure, créant une dépendance instantanée, irréversible. C’est l’appel de la mer, le chant des sirènes. J’aime particulièrement y retrouver cette odeur d’iode, typique des algues en décomposition sur la plage au petit matin, le vent frais, chargé d’embruns, le sable humide où nos pieds s’enfoncent, rendant la marche difficile si on est pressé, mais tellement plaisante lorsqu’on on a tout son temps. Quand j’arrive aux limites de la dune, j’ai clairement le sentiment d’être au bout du monde et qu’au-delà, il n’y a que la mer à l’infini. On aurait beau plisser les yeux on ne verra rien d’autre que cette étendue ondulante à perte de vue, parcourues de vagues qui se brisent ici et là en moutons blanc sur l’horizon. Cette mer généreuse, abondante, nourricière, grouillante par dessous, là où la vie a sans doute trouvé ses origines. Je comprends les hommes d’avoir voulu s’inventer des vaisseaux et parcourir les mers, aller au bout du bout du monde. C’est comme observer les étoiles et rêver de s’y envoler, toujours plus loin dans cet univers sans fin. Toujours plus loin. Et à défaut d’avoir des ailes, il suffit d’une simple embarcation, quelques provisions et beaucoup de courage. C’est accessible à tous les rêveurs. J’aime toujours autant venir ici et m’asseoir dans les herbes hautes balayées par le vent, fermer les yeux et ne penser à rien, me contenter d’être là, vivant, simplement vivant. C’est ici, il y a bientôt 12 ans que j’ai pris la décision d’être heureux maintenant et pour toujours. Depuis, à chaque moment où la tristesse ou le stress m’envahit, je ferme les yeux et je me téléporte ici sur la dune.