À vivre dans un pays libre où règne une paix et une sécurité relative et où les guerres se font essentiellement avec des mots ou sur une patinoire, on oublie souvent que la démocratie est un des piliers de notre société. On l’oublie au point où aller voter devient pour plusieurs une corvée plutôt qu’un privilège. Voter pour l’un ou pour l’autre, c’est souvent du pareil au même se dit-on, dans la mesure où ça a peu d’incidence sur notre quotidien.
Pourtant, au départ, la démocratie, c’est le pouvoir du peuple de décider des règles qui le gouverne et de s’y soumettre au terme d’un vote majoritaire. C’est ça la démocratie. Se soumettre à un résultat contraire à nos convictions mais souhaité par une majorité lors du vote, n’est pas nécessairement facile, mais c’est ce qui assure la paix civile et sociale. Bafouer ces règles, c’est s’exposer à une révolte du peuple.
Dans le contexte de résultats serrés lors d’un vote, la participation fait toute la différence. Il y a quelques années, dans ma région, un maire avait été élu avec une seule voix de majorité. Un seul vote et ce, après recomptage. La démocratie avait parlé et le maire s’est senti pleinement justifié d’exercer le rôle que lui avait confié sa population. Après coup, tout ceux qui n’avaient pas voté ont pris conscience du pouvoir qu’il aurait pu exercer pour faire pencher la balance en faveur de l’autre candidat. Dans ce cas particulier, ce fut tout de même positif, puisque le maire fut réélu lors de l’élection suivante, 4 ans plus tard.
Dans le vote sur le Brexit, 72% de la population votante a exercé son droit de vote. Il y avait donc 28% des gens pour qui, rester ou sortir de l’Union Européenne n’avait apparamment aucune incidence sur leur quotidien, du moins c’est ce qu’ils croyaient. Les conséquences de nos décisions n’apparaissent parfois que plus tard, parfois trop tard.
L’Union Européenne a maintenant intérêt à ce que le Royaume-Uni s’écroule économiquement en quittant. S’il en est autrement, c’est l’Union Européenne qui éclatera de toutes parts. Mais d’une façon comme de l’autre, c’est une crise économique qui pointe à l’horizon.
Reste à voir si on bafouera les règles démocratiques pour se sortir de cette situation périlleuse, au risque de déclencher la révolte du peuple.
Peut-être, après tout, vit-on dans une méritocratie, parce qu’au final, on a toujours ce qu’on mérite.