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Dimanche matin, il pleuvait déjà quand je me suis levé. Je n’allais tout de même pas me priver de ma marche quotidienne pour quelques gouttes.

Je suis donc parti marcher sous la pluie  et sans parapluie. Au départ, c’est un peu particulier. Le réflexe de se mettre à l’abri est bien ancré. Quand un enfant joue dehors et qu’il commence à pleuvoir, généralement ça ne l’empêche pas de continuer ses jeux, jusqu’à ce qu’un parent lui crie « Rentre dans la maison, il pleut! » ou « ne reste pas dehors, tu vas attraper un rhume! ». on finit pas intégrer ces réflexes. Pourtant, il faisait 18 degrés en ce dimanche matin, donc une température très confortable, même sous la pluie. Au bout d’un certain temps, j’ai finalement oublié que j’étais mouillé et mon attention s’est portée sur ce qui se passait autour.

J’ai remarqué que les oiseaux n’avaient pas cesser de chanter. Ce n’est donc pas si terrible que ça, la pluie. Le bruit qu’elle fait en touchant le sol ressemble à un bruit blanc, un peu comme lorsqu’on syntonise un poste de radio entre deux canaux. C’est un bruit paisible. Plus loin, marchant le long du canal de Chambly, j’ai vu la tête d’un animal dépasser de l’eau. De loin j’ai pensé à un rat musqué, mais m’approchant je l’ai trouvé bien gros, un rat musqué géant, peut-être. J’ai alors vu, sous la surface de l’eau sa longue queue plate. C’était un castor. Étonnant! Je n’en avais jamais vu dans la région. Il nageait en rond au bas de l’écluse, flottant sans se forcer et me regardant sans crainte, se sachant en sécurité au milieu du canal. Il semblait afficher une certaine fierté, comme s’il se prétendait être le constructeur de l’écluse. C’est un fameux barrage pour un castor. J’ai ensuite repris ma marche. La pluie avait cessé. J’ai pensé à ce voyage humanitaire au Guatemala que voulait faire ma plus jeune  l’année prochaine. On lui avait refusé, parce c’est tout de même assez dispendieux, mais en y repensant, je me suis dit que ce serait tellement une belle expérience pour elle, de voir ce qu’est la vie des gens là-bas. J’en ai donc rediscuté avec ma blonde et on a décidé de lui payer un peu plus de la moitié de son voyage. Elle devra donc économiser pour payer l’autre partie. Un autre beau projet pour elle.

P6100900Pour souligner la fin des études, mon plus vieux a décidé de partir en voyage 3 semaines, au Pérou avec son meilleur ami. C’est son premier voyage à l’extérieur du pays, donc une belle façon d’assumer son autonomie de jeune adulte.

Quand je pense que j’ai attendu 40 ans avant de faire un premier voyage à Cuba dans un 5 étoiles et que je le vois partir à 19 ans, avec son sac à dos, je me dis qu’il entreprend bien sa vie, de façon à y mordre à pleine dent.

De retour de Cuba dimanche, avec une toute petite heure de retard. Au retour, on s’en fout un peu. Au départ, par contre, j’étais un peu inquiet. Rappelez-vous la tempête que nous avons eu le 21. Dès 9h le matin, les vols ont été annulés, mais par chance,notre avion a décollé à 6h45. Juste à temps. Là-bas, au Tryp Cayo Coco,  que du beau, que du bon. Les yeux fermés, écoutant le bruit des vagues s’échouant sur le rivage et ce vent chaud qui rendait le soleil moins brûlant. Que du bonheur, je vous le dis! Nous y serions volontier resté une semaine de plus. Mes batteries sont rechargées à bloc pour affronter les prochains mois et déjà, Cocotte doit songer à son prochain projet. 

volretardeÀ l’approche d’un événement important, j’ai toujours un stress de dernière minute, le trac.  Au moment de quitter le travail avant une période de vacances, j’ai généralement le stress du « Est-ce que j’ai pensé à tout, est-ce que tout est sous contrôle? ».

J’ai presque toujours l’impression d’avoir oublié quelque chose et que je vais le découvrir trop tard.

 

Quand je prépare les bagages avant de partir, c’est la même chose: « Est-ce que j’ai pensé à tout, est-ce que tout est sous contrôle? ». Idem à l’approche d’un comité de direction où je devrai intervenir. Même chose à l’approche d’un examen. Quand on quitte la maison pour une soirée: « Est-ce que les fenêtres sont toutes bien fermées, les portes barrées, les ronds de poêle éteint, la lumière extérieure allumée pour y voir quelquechose au retour, ai-je suffisamment d’essence, etc ».

Je quitte toujours pour un rendez-vous de sorte à être sur place 15 minutes avant l’heure prévue de sorte que si un pépin arrive en chemin, j’aurai une marge de manoeuvre…J’arrive donc systématiquement prêt pour l’événement et c’est rare que j’ai de mauvaises surprises, mais c’est épuisant à la longue.  Je sais que c’est un comportement anxieux mais je suis fait ainsi. C’est, par ailleurs, un trait de caractère utile dans mon travail, parce que je planifie tout dans les détails et j’ai toujours un plan B, voire un plan C. 

Depuis une semaine, je surveille météomédia deux fois par jour (minimum). Pour savoir le temps qu’il fera à Cayo Coco et planifier nos activités sur place ainsi que les vêtements qu’on amènera dans nos bagages. Je surveille aussi la météo de Montréal, pour voir si le départ risque d’être retardé par une tempête de neige et penser à ce qu’on fera. Est-ce que je louerai mon propre avion, est-ce que j’irai à Cuba en auto? (Un peu d’auto-dérision me fait du bien parfois 🙂 ).  Je vois que Dimanche on annonce entre 20 et 30 cm de neige et de la poudrerie débutant le matin à Montréal.  On part tôt 6h45, alors j’espère simplement que l’avion va décoller. Une fois dans le ciel, on sera ok et ça ne me dérange pas si au retour, je dois pelleter. Pelleter quand on est bronzé me semble que c’est plus facile. 🙂

hmmm…va-t-il faire soleil à notre arrivée? Je vais aller jeter un coup d’oeil sur Météomédia. 🙂

Persévérance

Publié: 4 novembre, 2008 dans Bonheur, motivation
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cubaAu printemps 2007, ma plus jeune, alors âgée de 12 ans me demande pourquoi je ne les amène pas faire un voyage quelques part au sud, là où il y a du sable blanc et de l’eau turquoise.

Ses amies ont toutes déjà fait un, voire plusieurs voyages du genre et elle les envie.

– « Nous sommes 5 Eli, alors partir tous ensemble pour un tel voyage est très dispendieux et nous n’en avons pas les moyens. Nous préférons investir cet argent ailleurs » Lui ai-je répondu.

Pour Elisabeth un « non » est toujours une réponse circonstancielle. Dans un contexte différent, avec une approche différente, un « non » peut parfois devenir un « oui », suffit de trouver comment aborder le problème. C’est l’avocate de la famille, celle qui est la plus douée pour argumenter, convaincre, séduire pour arriver à ses fins.  

Un peu plus tard, après avoir réfléchi, elle revient me voir, me demandant: « Papa, si JE paie mon billet pour un voyage dans le sud, est-ce que tu m’accompagnerais? »

Ahh, ai-je pensé, voilà une approche intéressante. D’abord, je dois vous dire qu’Elisabeth a toujours eu plus de difficulté que mes deux autres enfants à gérer son argent. Je me souviens même d’une fois où elle m’avait dit:

– « Papa, j’ai envie de m’acheter quelque chose… » 

– « Quoi donc? »

– « Je ne sais pas, j’ai juste envie de m’acheter quelque chose… »

Ouille, ai-je pensé, voilà qui augure assez mal en termes d’habitudes de consommation. Si pour elle, acheter consiste à se faire plaisir, s’offrir un cadeau, si c’est l’action d’acheter qui la motive, plutôt qu’un besoin bien réel, ça pourrait aussi dire que le jour où elle sera déprimée, elle utilisera sa carte de crédit pour se faire du bien…Pas très bon…

En plus, Eli a toujours eu du mal à économiser, comme si les moyens généraient des besoins, de sorte que l’argent lui brûlait les doigts, pour ensuite se plaindre qu’elle est sans le sous.

Alors, cette idée qu’elle paie elle-même un billet pour le sud, qu’elle doive trimer dur et économiser son argent pendant des mois, des années, pour atteindre un objectif me paraissait un exercice très intéressant pour elle. Par ailleurs, honnêtement, je me disais qu’au rythme où elle accumulait son argent, ce voyage n’aurait pas lieu avant 2012, voire plus tard. J’ai donc donné mon accord à son projet. 

Et là, Elisabeth s’est pris une grande enveloppe brune, sur laquelle elle a écrit « Cuba » et a commencé à y mettre la moitié de tout ses gains, argent reçu de sa marraine, à son anniversaire ou son argent de poche. Constatant que son pécule ne grossissait pas très vite elle s’est offert à des tâches, moyennant rémunération bien sûr. Puis, elle a trouvé un job d’été: Elle est devenue cueilleuse de petits fruits: fraises, framboises pour un cultivateur du coin qui la payait non pas à l’heure, mais au volume. Elle a ainsi ramassé $250 qu’elle a mis, en entier dans son enveloppe. 

Intéressant, me suis-je dit, elle semble sérieuse dans son projet. Durant la période des fêtes, j’avais besoin de préposés additionnels pour du travail de bureau, alors je lui ai proposé de venir travailler quelques jours à $10/hr. Elle a sauté sur l’occasion, et encore une fois, elle a tout mis son argent dans son enveloppe. Elle a ensuite joué à la gardienne, de façon régulière durant une bonne partie de l’été 2008, cueilli encore des fraises et des framboises et je l’ai engagé pour 2 semaines de plus, au travail.

Et voilà qu’elle a réussi à engranger ses $1400 en une année et demi. Belle réussite, je suis très fier d’elle. 

On a fait venir son passeport en septembre.

On a eu nos vaccins contre l’hépatite A aujourd’hui et j’ai acheté les billets cet après-midi.

On part pour Cayo Coco, à Cuba, du 21 au 28 décembre, juste elle et moi.