Marcher sous la pluie

Publié: 31 Mai, 2010 dans famille, Juste du bonheur, plaisir
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Dimanche matin, il pleuvait déjà quand je me suis levé. Je n’allais tout de même pas me priver de ma marche quotidienne pour quelques gouttes.

Je suis donc parti marcher sous la pluie  et sans parapluie. Au départ, c’est un peu particulier. Le réflexe de se mettre à l’abri est bien ancré. Quand un enfant joue dehors et qu’il commence à pleuvoir, généralement ça ne l’empêche pas de continuer ses jeux, jusqu’à ce qu’un parent lui crie « Rentre dans la maison, il pleut! » ou « ne reste pas dehors, tu vas attraper un rhume! ». on finit pas intégrer ces réflexes. Pourtant, il faisait 18 degrés en ce dimanche matin, donc une température très confortable, même sous la pluie. Au bout d’un certain temps, j’ai finalement oublié que j’étais mouillé et mon attention s’est portée sur ce qui se passait autour.

J’ai remarqué que les oiseaux n’avaient pas cesser de chanter. Ce n’est donc pas si terrible que ça, la pluie. Le bruit qu’elle fait en touchant le sol ressemble à un bruit blanc, un peu comme lorsqu’on syntonise un poste de radio entre deux canaux. C’est un bruit paisible. Plus loin, marchant le long du canal de Chambly, j’ai vu la tête d’un animal dépasser de l’eau. De loin j’ai pensé à un rat musqué, mais m’approchant je l’ai trouvé bien gros, un rat musqué géant, peut-être. J’ai alors vu, sous la surface de l’eau sa longue queue plate. C’était un castor. Étonnant! Je n’en avais jamais vu dans la région. Il nageait en rond au bas de l’écluse, flottant sans se forcer et me regardant sans crainte, se sachant en sécurité au milieu du canal. Il semblait afficher une certaine fierté, comme s’il se prétendait être le constructeur de l’écluse. C’est un fameux barrage pour un castor. J’ai ensuite repris ma marche. La pluie avait cessé. J’ai pensé à ce voyage humanitaire au Guatemala que voulait faire ma plus jeune  l’année prochaine. On lui avait refusé, parce c’est tout de même assez dispendieux, mais en y repensant, je me suis dit que ce serait tellement une belle expérience pour elle, de voir ce qu’est la vie des gens là-bas. J’en ai donc rediscuté avec ma blonde et on a décidé de lui payer un peu plus de la moitié de son voyage. Elle devra donc économiser pour payer l’autre partie. Un autre beau projet pour elle.

commentaires
  1. Zoreilles dit :

    D’abord, bravo, t’as tout repeint ici, le décor est sobre et de bon goût, j’adore…

    Marcher sous la pluie chaude, tranquille, à l’écoute, même des bruits blancs, des battements de son coeur, voilà un luxe à la portée de tout le monde mais que peu se permettent d’expérimenter. Ils ne savent pas ce qu’ils manquent, voilà une complicité que tu partages avec le castor de l’écluse!

  2. Vous me donnez une belle leçon ici. Votre fille appréciera davantage son voyage parce qu’elle l’aura mérité, elle aura travaillé pour. Des fois, je trouve que je gâte mes enfants. C’est parce que ça m’arrange, mais quand même.. vous me faites réfléchir!

  3. pierforest dit :

    @Zoreilles: C’est vraiment facile de changer de décor sur WordPress. Suffit d’un clic. Dommage que ce ne soit pas aussi simple quand il s’agit de redécorer la maison. :). Je n’ai pas revu l’ami castor depuis de jour-là. Peut-être qu’il sort seulement quand il pleut. Je revérifierai éventuellement.

    @UneFemmeLibre: C’est parfois une question de débat avec les enfants. Chez la plupart de leurs amis, les parents paient tout: études, voyages, etc. Chez nous, on a adopté une stratégie différente. Personnellement, plus jeune, on m’a tout payé et quand je regarde, à rebours, je réalise que je n’étais pas vraiment conscient de ce que ça signifiait et j’en ai même abusé. Si j’avais dû payer une partie de mes études, j’aurais été plus sérieux. En leur laissant une responsabilité financière partielle, je pense qu’ils apprennent à mesurer la valeur de l’argent et en bout de ligne, je pense qu’ils apprécient également davantage ce qu’ils obtiennent en retour. Alors, plutôt que de tout payer, on encourage, on supporte et on paie une partie, mais jamais tout. On leur laisse responsable de la partie qu’ils sont en mesure d’assumer sans pour autant devoir s’endetter. Quand ma fille devait acheter ses manuels scolaires, au Cegep, elle mesurait ses options (livres de seconde main) et était également en mesure de comprendre le coût de ses cours et faire l’équation avec son taux horaire chez IGA. Je me dis donc que même si on les moyens de tout payer, ce n’est pas nécessairement ce qui leur sera plus utile dans la vie.

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