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oiseauPrintempsLe silence blanc de la nuit a fait place aux mélodies joyeuses de ces oiseaux bavards qui par leurs chants pressants appellent à célébrer la vie qui coule en eux, comme ces ruisseaux désormais libérés des glaces, qui sifflent avec insouciance, leur liberté retrouvée ou encore ces arbres enivrés de sève qui leur monte à la tête et qui exploseront bientôt de bourgeons multicolores, comme un feu d’artifice au ralenti. C’est le printemps, je le sais, je le sens partout en moi, jusqu’au bout de mes doigts. C’est à la fois la fin d’un cycle et le début d’un autre, me répétant sans cesse qu’à travers tout cela, la vie demeure un éternel recommencement.

À chaque printemps, quand les lilas sont en fleur, j’ai le plaisir d’assister à un spectacle étonnant. Pas très loin de chez moi, à la limite de Chambly & Carignan, le long du canal,un homme a forgé et planté chez lui un arbre de vie. Alors que tout autour les végétaux sont en feuille, cet arbre un peu étrange est plutôt orné d’énormes bourgeons blanc au sein desquels poussent des bébés hirondelle. je salue donc aujourd’hui le talent et la générosité de cet artiste, grâce à qui de nombreux couples d’hirondelle, chaque année, prennent place dans ces condos sur mesure, pour y élever leurs familles d’oisillons et devenir ainsi de nouveaux résidents de cette magnifique région.

Ce matin, je suis parti vers l’est. Le soleil pointait déjà à l’horizon et j’ai eu envie de sentir ses rayons sur mon visage.

À la sortie du village,  j’ai eu droit à un spectacle magnifique. Dans les champs, s’attardait au sol une brume paresseuse, rétro éclairée par le soleil levant. On aurait dit un champ ou poussaient des nuages tout blanc. Ah, dommage que j’ai oublié mon appareil photo pour immortaliser le moment me suis-je dit…Immortaliser…c’est ne jamais mourir.Un drôle de verbe pour un monde ou absolument tout a une fin.

Un peu plus loin, sensiblement à l’écart de la grande courbe, près de la piste cyclable, il y a un arbre gigantesque. Son tronc doit faire dans les 5 pieds de diamètre, de sorte qu’il est âgé de 300 ans au minimum. Quand ce village a été fondé, a-je pensé,  il habitait donc déjà les lieux…Wow, il a tout vu, lui. Il en aurait long à raconter.

Il vit seul maintenant. Ses camarades ont pour leur part quitté la région. C’est connu, les arbres, surtout les grands,  sont des êtres timides. Si on bâti nos maisons trop près d’eux, ils quittent la région. Si on bâti rapidement des tas de maisons, c’est l’exode des grands arbres.  Ce doyen végétal, à la sortie du village est sans doute resté, parce que personne n’est venu s’installer à proximité.  Que nous dirait-il si on l’écoutait? Sans doute qu’il nous ferait la leçon concernant la catastrophe de St-Jude, ou le sol s’est écroulé. Il nous dirait peut-être que si ses collègues, les grands arbres, étaient restés dans la région, ils auraient pu contenir l’émeute terrestre, calmer le jeu et s’assurer que le terrain reste là bien en place.

Peut-être devrions-nous penser à des accommodements raisonnables quand on construit nos villages,  pour éviter l’exode des grands arbres. Ils en ont vu des choses au cours de leur vie et leur longue expérience face aux catastrophes naturelles nous serait bien utile dans un monde ou elles se multiplient.

photo: http://textuel-image.blog4ever.com/blog/lesphotos-257300-1948464736.html

Lumière, lumière

Publié: 21 février, 2010 dans Bonheur, Juste du bonheur
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Quelle magnifique journée. Plutôt que d’étudier en vue des examens de la semaine prochaine, j’ai décidé d’aller prendre une marche dans les environs et profiter de cette lumière qui nous donne juste envie de lever la tête, de fermer les yeux et respirer un grand coup. On sent que le printemps se pointe déjà.

À 45 minutes de Montréal, le centre d’interprétation de la nature du Lac Boivin, à Granby offre un accès complètement gratuit (oui oui!) à divers sentiers, aménagés tout autour du lac. J’ai parcouru hier et à nouveau cet après-midi, les 12km du sentier « La randonnée » qui fait le tour du lac. Magnifique endroit, surtout à cette période de l’année. La carte disait 12km, mais à vue de pied, je dirais que ça doit faire dans les  8 ou 9km tout au plus. Une petite heure et demi de marche en nature, question de refaire le plein de lumière avant l’hiver.

J’ai 47 ans. Professionnellement, la cinquantaine me paraît une barrière qui se dresse entre moi et le monde du travail. Comme si, une fois cette étape franchie, on me percevra sur la pente descendante, celle qui mène vers la retraite, le dernier droit.

On m’avait déjà dit: Tu sais que tu vieillis, Pierre, quand tu réalises que ton patron est plus jeune que toi. Ouille, j’y arrive pour la première fois. Des changements structurels feront en sorte que mon nouveau patron aura quelques années de moins que moi. Juste quelques années, mais tout de même. 

Je n’ai jamais été très carriériste. Pour moi, le plaisir du travail réside dans ces liens que l’on établi avec les autres pour atteindre des objectifs communs qui vont dans l’intérêt supérieur de l’organisation à laquelle on appartient. On met nos énergies à faire prospérer l’organisation et en retour, celle-ci nous traite avec respect et justice en prenant soin de nous.  Alors, la question n’a jamais été de savoir si tel ou tel projet me permettait d’atteindre un poste plus élevé, mieux payé, plus visible avec davantage de responsabilités. Non, je n’ai jamais pensé de cette façon. D’ailleurs, en ce qui me concerne, le pouvoir n’a jamais été une fin en soi. On me l’a toujours confié davantage que je ne l’ai demandé.  Je l’ai pris parce qu’il fallait bien qu’une personne prenne les choses en main, organise, coordonne, motive les gens et canalise les énergies pour que l’on rame tous dans la même direction. Ce n’est pas par plaisir de taper sur le tambour, comme certains, mais plutôt pour éviter de faire du surplace. 

J’ai donc vécu une bonne partie de ma carrière dans une organisation de ce type, une PME tout ce qu’il y a de commun au Québec, avec cette ambiance de grande famille où tous ont du respect pour le propriétaire fondateur, présent et lui même est reconnaissant face à ses employés. L’équation gagnant-gagnant. Des employés qui sont fiers d’appartenir à une organisation, qui prennent à coeur la prospérité de l’entreprise et un employeur qui s’intéresse au bien-être de ses troupes. 

Et puis, un jour, la PME a été rachetée par une multinationale, qui malgré les beaux discours,  considérait surtout les employés comme des ressources compressibles, un moyen d’atteindre davantage de profits pour des actionnaires impatients, en augmentant la charge de travail et en limitant les « coûts de structure ».  On a alors commencé à entendre les employés parler du EUX et du NOUS. À l’interne, on continuait à promouvoir ces valeurs qui ont fait notre succès et notre fierté, mais celles-ci devenaient de plus en plus en porte-à-faux face à la structure globale.

j’ai alors pris conscience de la nécessité de penser à moi, d’assurer mes arrières. Cette méfiance a commencé à se répandre partout dans l’organisation, comme une sorte de virus. Et là, les burnouts et les démissions ont commencé à se multiplier, ici et là. C’est dans ce contexte que j’ai entrepri un retour aux études, il y a quelques années, pour garantir ma mobilité si cela s’avérait nécessaire, mais finalement, ce fut un bon choix pour d’autres raisons,  parce que j’adore apprendre et ça m’a aussi permis de mieux comprendre certains trucs que j’appliquais davantage d’instinct. 

Si, vue de l’extérieur, en lisant son bilan, l’entreprise va encore très bien, de l’intérieur, les choses ont commencé à se détériorer et ça me fait drôlement penser à cette crise économique qui se déroule présentement sous nos yeux. À force d’avoir uniquement des objectifs à court terme, on finit par pourrir la machine et celle-ci fini par craquer.  En abusant des ressources, on vient simplement encaisser maintenant, les profits futurs, ce qui donne une impression de très forte croissance, alors qu’en réalité, on ne vient qu’hypothéquer l’avenir de ceux qui suivront. 

La crise économique actuelle n’est pas qu’un simple cycle, c’est l’éclatement d’un système qui a été mené à ses extrêmes limites. C’est la conséquence du JE plutôt que du NOUS, du « profitez maintenant et payez plus tard », de l’American dream qui n’est autre que la concentration des richesses vers certains individus par l’appauvrissement collectif. 

La solution passe par le développement durable, pas seulement au niveau de l’agriculture mais bien de toutes les industries, développement durable dans le sens de respect des ressources, de respects de soi, de respect de son corps, de respect des autres.

Et on a rien inventé ici. Les amérindiens disaient:

« Dans notre vie quotidienne – à nous – dans notre gouvernement, nous ne prenons jamais aucune décision sans penser à la septième génération à venir. »

 

Je suis dans ces moments où je n’ai envie de rien, où j’aurais juste envie de mettre la switch à off pour 24 heures, juste prendre un break et souffler un peu.

Je pense à ce que je devrais faire aujourd’hui:

 

– Études pour l’examen du 25

– Régler ce truc pour le travail que j’avais promis pour la semaine prochaine et qui ne fonctionne pas comme prévu

– Organiser la séance du Club Toastmasters de mardi prochain

Misère, ça me tente pas… Je me sens un peu déprimé. Le fait de ne pas avoir été rappelé, suite à cette entrevue d’embauche y est peut-être pour quelque chose. Le type était tellement sympa et l’entrevue s’est si bien déroulée…Je me voyais déjà travailler à cet endroit.  Je me sens rejeté…Ahhh, pauvre de petit moi!!! comme dirait Sol.

Va falloir que je l’appelle lundi, pour savoir ce qui a cloché. 

Et puis merde, demain c’est congé. Au diable, toutes ces obligations. Je vais plutôt en profiter pour inviter ma nièce à cette randonnée équestre que je lui avais promis pour son anniversaire. Ça va me faire du bien à moi aussi et puis, elle va être tellement contente quand je vais l’appeler. Et j’en profiterai pour prendre des photos d’automne… Hiiii Ah!