La souffrance d’autrui

Publié: 30 août, 2015 dans Bonheur
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Je me sens démuni face à la souffrance d’autrui. J’aimerais tant avoir le pouvoir de la faire disparaître d’une simple formule magique, mais c’est beaucoup plus compliqué et généralement beaucoup plus long. La souffrance de l’âme est sans doute pire qu’une souffrance physique, parce qu’elle est invisible, diffuse, parce qu’elle atteint en plein coeur la vitalité d’un être, le privant du courage et de la motivation de faire face à la musique, de faire le pas, le tout premier pas qui met en mouvement vers un ailleurs moins douloureux. Je connais le chemin qui me mène au bonheur et je sais quel sentier emprunter pour m’y rendre quand il s’éloigne un peu trop, mais ce sont mes chemins à moi et d’autres s’y perdraient parce que ce ne sont pas les leurs.

commentaires
  1. Quand on est près de quelqu’un qui souffre, être là est parfois la seule chose que nous puissions faire.

  2. lautrevie dit :

    Tu as l’humilité de ne pas prétendre avoir une réponse. Ça se dit : « je ne sais pas quoi te dire, mais je peux t’écouter »

  3. unautreprof dit :

    l’autrevie en haut, c’est moi. Ça a l’air que j’aime ça être l’autre.

  4. Ce n’est tellement pas simple quand quelqu’un qu’on aime souffre. Je sais que moi j’ai tendance à vivre trop intensément la souffrance de l’autre. J’ai de la misère à départager, à réaliser que ce n’est pas moi qui souffre et que l’accompagnement a ses limites. J’ai de la misère à me donner le droit d’être heureuse alors que des gens proches sont malheureux. Mais je travaille là-dessus.

    Tu as tellement les mots justes quand tu parles des chemins qui mènent au bonheur. Les tiens ou les miens ne sont en effet pas nécessairement ceux de l’autre. « d’autres s’y perdraient parce que ce ne sont pas les leurs. » Tellement bien dit!

    Il est donc plutôt inutile de donner des conseils (même si c’est tentant en mausus!).

    Je pense qu’il est très important de penser à soi quand un être cher souffre et que ce n’est pas de l’égoïsme. Sombrer à deux ne rendra service à personne. Continuer à être heureux même si on fait face à un obstacle de taille. Et ne pas considérer de notre responsabilité la guérison de l’autre.

    Lui offrir des ressources extérieures, être présent quand c’est nécessaire mais se laisser aussi de l’espace pour côtoyer des gens qui ne souffrent pas, rire, avoir du plaisir. Avoir le droit à ça!

    Évidemment, la personne souffrante doit consulter. L’y encourager fortement. Des fois, faut même forcer un peu beaucoup. Je pense à ma fille qui souffre de maladie mentale. Une fois prise en charge, suivre les conseils des spécialistes. Ne pas s’improviser spécialiste soi-même! Bon, ça ressemble un peu à des conseils mon affaire, mais je parle beaucoup de moi ici. J’ai eu un long cheminement à faire pour accompagner la personne qui souffre et ce n’est pas fini!

    Un jour à la fois!

  5. Zoreilles dit :

    Tu décris si justement ce qui se passe lorsqu’on côtoie la souffrance ou la maladie ou la perte d’autonomie de l’Autre avec un A majuscule, ce qui inclut toutes les personnes qu’on aime.

    Rien n’est plus souffrant moralement que l’impuissance, avoir des ressources en soi mais ne pas pouvoir les rendre utiles à l’Autre.

  6. Cet intense message est l’illustration du quotidien de nombreuses personnes. On se sent proches et si éloignés à la fois, parce qu’on le ressent mais qu’on sait aussi qu’on ne peut pas toujours aider. Ce qui est beau, c’est de se dire que derrière les écrans, il y a toujours des hommes qui vivent, qui ressentent, mais aussi qui disent.

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