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La personnalité  est un équilibre qui s’est établi entre les différentes composantes psychologiques  d’un individu à travers ses expériences de vie.

Certains n’aiment pas tel ou tel aspect de leur personnalité et aimerait en changer,sans nécessairement pouvoir bien mesurer les conséquences d’un tel changement sur leur identité. Lorsque l’on rompt l’équilibre, on ne sait jamais quand et comment il se rétablira. Le chaos est un état très actif, ou se créent de nouveaux liens, de nouveaux arrangements et une fois le nouvel équilibre atteint, on découvre parfois des dommages collatéraux  mal anticipés, voire pas anticipé du tout.

Selon Erikson (1968), l’adolescence est notamment une période critique de formation de l’identité, puisque l’état chaotique, la confusion identitaire sont très présents à cette époque de la vie ou l’on cherche à stabiliser, fixer qui l’on est. Une fois adulte, on peut ainsi vouloir changer un aspect de sa personnalité, mais une fois l’équilibre atteint, c’est plus difficile. C’est la loi de l’inertie.  Ainsi un tel est soupe-au-lait ou colérique, tel autre est timide ou revanchard, rancunier, condescendant, narcissique ou bonasse, manque de confiance en lui ou est trop arrogant, s’exprime sans réfléchir ou ne s’exprime pas du tout, toujours en retard ou de mauvaise humeur, égocentrique ou dépendant affectif,  incapable de se lier d’amitié ou incapable d’être seul.

L’hypnose, certaines maladies, un choc psychologique, une thérapie, une lésion ou la consommation de drogues peuvent amener des changements de personnalité drastiques et surprenants, puisqu’ils permettent de passer outre les barrières du conscient, érigées de façon à protéger ou maintenir l’ équilibre identitaire. Je pense notamment au film « Full Metal Jacket » datant de 1987 réalisé par Stanley Kubrick. C’est une histoire se déroulant dans un camp d’entraînement des recrues de la Marine américaine. Un sergent brutal s’acharne sur un jeune soldat un peu faible d’esprit mais sans méchanceté et il finit par briser complètement sa personnalité et le transformer en machine à tuer incontrôlable.

Si l’on peut transformer un simple d’esprit en bête sanguinaire, pourrait-on, à l’inverse transformer un être méchant en un être bon en s’y prenant adéquatement?

Sources:

Comprendre le cerveau: Naissance d’une science de l’apprentissage

The strange case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde

Full Metal Jacket, le film

Quand je dis non, c’est NON!

Est-ce que vous avez déjà entendu cette expression?

Elle est d’ailleurs assez courante.

Elle présuppose qu’après avoir reçu un non à une demande, on persiste, on discute, on tente de faire changer la décision pour un oui.  Certains enfants qui auront été rabroués sévèrement et à répétition, pour avoir osé rouspéter, critiquer, discuter, adopteront alors un comportement de soumission: On m’a dit non, alors je baisse la tête, je courbe l’échine, je me tais et c’est comme ça.

« Cet enfant est un ange et ne me cause aucun problème. Il ne dit jamais un mot plus haut que l’autre », diront parfois les parents de ces enfants, valorisant ainsi les comportements soumis.

Qu’arrivera-t-il à ces enfants, lorsqu’ils deviendront adultes?

Seront-ils des adultes qui affirment leur position, discutent, négocient?

Peu probable, du  moins pas sans avoir fait par eux-même un long apprentissage de l’affirmation de soi. Après avoir été rabroués par leurs parents, ils le seront probablement par leur patron, voire leur conjoint.

Encourager ses enfants à devenir des adultes qui s’affirment, c’est accepter de les voir négocier, critiquer, rouspéter, c’est aussi accepter de mettre son ego de côté et revoir une décision déjà prise, c’est accepter qu’un non puisse devenir un oui à la lumière des nouvelles informations qui sont présentées, c’est permettre aux enfants de voir un non comme « un non à la lumière des faits tels que présentés », mais pas nécessairement un non définitif, c’est stimuler leur intelligence, leur sens de l’argumentation, c’est leur permettre, plus tard, d’affirmer leurs droits, plutôt que de passer leur vie à subir la volonté d’autrui.

C’est aussi apprendre à ne pas considérer un non comme une fin en soi, un rejet final et sans appel.

Source de l’image: http://lesparesseuses.typepad.com/le_blog_des_paresseuses/images/2008/03/25/blog14_non.jpg