Conciliation travail-famille

Publié: 17 novembre, 2008 dans Société
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En 1995, le directeur général de l’UNESCO, M.Frederico Mayor disait :conciliation

 « Dans toute société, quels que soient sa religion, sa culture, son niveau de vie, son régime politique ou son échelle de valeurs, une meilleure éducation des femmes entraîne une diminution des naissances. »

 Face aux problèmes de la dénatalité, alors 2 choix s’offrent à nous. Soit nous empêchons les femmes d’atteindre une meilleure éducation, soit nous mettons en place des mesures qui favoriseront la conciliation travail-famille.

 Entendons-nous bien, il n’y a donc finalement pas vraiment de choix.

 Le Gouvernement du Québec a fait son effort, au cours des dernières années, puisqu’une vaste étude conduite par deux chercheurs de l’Université de Sherbrooke (Luc Godbout et Suzie St-Cerny) a permis de démontrer que fiscalement, les jeunes familles québécoises sont les mieux traitées que partout ailleurs au Canada et que ces mesures dépassent ce qui est offert en France et même en Suède, pourtant reconnue pour ses mesures sociales.

 Mais est-ce suffisant?

 Je connais personnellement plusieurs femmes qui ont vécu difficilement, le retour au travail, suite à une première naissance. Devoir d’abord confier son bébé âgé de 6 mois à une garderie est une étape difficile à passer pour une jeune mère. Puis, selon les cas, il y a des bébés qui ne font plus leurs nuits, qui attrapent toutes sortes de virus et de bactéries de sorte que souvent, la totalité des congés et même des jours de vacances sont utilisés pour motiver ces absences.

Dites-vous, par ailleurs, que la conciliation travail-famille, ce n’est pas juste pour les enfants, ça pourrait aussi être pour vos parents!

S’occuper d’un parent vieillissant ou atteint de maladie dégénérative demande souvent une implication très active et énergivore de la part des enfants.

 Si le Gouvernement a fait son effort, fiscalement parlant, une étape reste à franchir en entreprise. Il n’y a pas que les considérations fiscales qui sont importantes, mais également toutes les mesures d’accommodement.

 Voici quelques mesures proposées à titre d’accommodement :

 

Sondage Workopolis, 2007

Offre d’heures de travail flexibles

48 %

Prolongation du congé de maternité

20 %

Partage de poste

14 %

Technologies portatives (ordinateur portable, BlackBerry)

13 %

Travail à la maison

9 %

Garderie sur place

6 %

 Qu’en pensez-vous?

 Où vous situez-vous dans le débat?

commentaires
  1. Encre dit :

    Sujet intéressant 🙂

    Je suis très sceptique quant à la bonne volonté des employeurs. Dans le monde de l’enseignement, là où les femmes sont nombreuses et syndiquées, cela est de moins en moins évident. Horraires flexibles? La session passée, j’avais des cours qui finissaient à 6 heures. Cela veut dire que je revenais à la maison à 7 heures, et ces horaires s’imposent de plus en plus. Aucune possibilité de les contester. Attention, il s’agit d’enseignement régulier, pas de cours du soir. Quant à demander de travailler à temps partiel, on le refusera cette année aux professeurs sans permanence parce que cela revient un peu plus cher à l’employeur. Tout cela, ce sont de belles paroles, mais il y a très peu de volonté de mise en oeuvre. Les considérations financières priment sur tout.
    C’est cependant avoir la vue bien courte. Le burn out es en train de devenir la cause n.1 d’absentéisme dans les sociétés industrialisées, et le vieillissement de la population a ses coûts qui ne pourront être payées par des travailleurs de moins en moins nombreux, les enfants d’aujourd’hui. Drôle d’argument peut-être, mais il est là pour tous ceux qu’on entend dire : « moi je n’ai pas d’enfant, ce n,est pas juste que je paie d’avantage d’impôt ou que j’aie moins de congés », entendre cela est suprêmement irritant.

  2. Zed Blog dit :

    Salut Pierre,

    C’est justement chez moi et des propos semblables sont tenus par la CSN, dont j’appuie entièrement la position.

    J’aime la dimension que tu apportes. La famille, ce n’est pas que les enfants.

    Horaire plus flexible : offrir de splages horaires o`;u les employés/es peuvent choisir. Cela concilierait les besoins des compagnies et employeurs et ceux des employés/es. Possibilité de partage de tâches, selon les besoins.Le modèle du travail et de l’emploi est à repenser. Éviter les impositons trop rigides. Tout le monde n’a pas les mêmes besoins.

    Prolonger le congé parental et non de maternité. Assurer qu’une partie des congés pour raisons familailes soit payée.

    Se rendre compte que nous ne sommes pas des numéros, des robots, des machines à produire et consommer.

    Tu as lu ceci? « Conciliation emploi-famille et temps sociaux – Nouvelle édition », de Diane Gabrielle-Tremblay, PUQ, 2008? Moi non, toi?

    Comme dit Encre, l’argent prime partout. Hélas.

    Zed ¦)

  3. pierforest dit :

    @Encre: Je fais le même constat. La priorité des entreprises, c’est d’abord l’argent. Il reste à leur faire comprendre qu’ils en feront plus avec des employés heureux, respectés et motivés. Jack Welch qui a dirigé GE aux États-Unis et y a amené une forte croissance disait dans son livre « 24 leçons de leadership »: L’entreprise devrait se contenter de mesurer 3 éléments: La satisfaction de la clientèle, la satisfaction des employés et le cash flow. On oublie généralement le second, de plus en plus souvent le premier pour se limiter au 3ième. Dans un contexte de mondialisation, c’est la rentabilité à court terme qui devient le seul élément qui compte. On va devoir se repositionner, comme société.

    @Zed: Oui, je me suis notamment inspiré d’un texte sur le site de la CSN qui décrivait bien la problématique. Personnellement, je crois beaucoup à l’utilisation adéquate des technologies dans ce contexte. Avec la téléphonie IP, on pourra amener son téléphone à la maison et y répondre, comme si on était au travail. Le télé-travail permet d’avoir accès aux systèmes à distance et à toute l’information pertinente et on a même, des système de vidéo-conférence à peu de frais maintenant. Le travail à la maison devient de plus en plus possible, avec, en prime, une réduction du nombre de pieds carrés requis par bon nombre d’entreprise. Il y a d’autres problématiques associées, mais tout est possible quand la volonté y est.

  4. Caro et Cie dit :

    Lorsque les enfants étaient petits, j’ai choisi de rester avec eux pour ne pas avoir à vivre ces déchirements ou me retrouver bien malgré moi dans des situations indésirables.

    POurtant, je suis instruite… 😉

    J’ai fait du bénévolat: super gratifiant mais non engageant… Quand tu peux pas, tu peux pas, même à la dernière minute… Qui ferait sentir coupable une personne qui donne de son temps gratuitement et qui est toujours là pour dépanner au bon moment?

    Les employeurs exagèrent, il y a tant d’histoires d’abus, de pressions… Tout tourne autour de l’argent, la consommation, le pouvoir, l’apparence… Qui y échappe?

    Bonsoir..

  5. pierforest dit :

    @Caro: Je pense qu’une partie substantielle de notre société repose sur ce travail bénévole et qu’on le prend pour acquis trop souvent. Je suis personnellement tout à fait d’accord avec celles qui font le choix de rester à la maison pour prendre soin de leur famille. L’important dans tout cela, c’est le choix. Si à compter de demain, le Gouvernement devait payer (même au salaire minimum) toutes les heures consacrées au bénévolat, on se retrouverait rapidement en déficit.

  6. Cricri dit :

    Je connais personnellement plusieurs femmes qui sont des professionnelles gagnant plus de 60 000 par années (des ingénieures entre autres)….à peine 8 mois après avoir accouché, elles se dépêchent de regagner leur travail parce que leur « train de vie », qu’elles veulent garder, les empêche de faire une pause de quelques années…pourtant elles le peuvent.

    Le réel problème est la surconsommation. Ce n’est pas en demandant au gouvernement de payer plus (donc aux contribuables) qu’on va régler le problème, c’est en sensibilisant la population aux « besoins » qu’ils se créent eux-mêmes!

    Avoir des enfants est un choix comme un autre. Et il me semble que tous les pour et contre devraient être pesés, comme par exemple, accepter un seul salaire et réduire son train de vie pour permettre à la mère d’accompagner l’enfant le plus loin possible avant le début de l’école primaire….(évidement il y a des exeptions comme la mère monoparentale, mais là on parle d’une situation familiale relativement normale)….

  7. Caro et Cie dit :

    Tu as raison Cricri.. Quand on a des enfants, on devrait faire le choix de s’investir auprès d’eux plutôt que dans la continuité de la consommation optimale!!

    Je sais que certaines femmes ont besoin de s’épanouir par le travail.. Mais la vraie éducation aussi large du terme est possible lorsqu’on reste à la maison: la possibilité de lire une multitude de livres, de se parfaire dans différents domaines, de développer des passions…

    Le bénévolat est nécessaire à la bonne marche de la société.. Quelle gratification de s’impliquer sans vouloir en retirer d’argent… De plus, ça permet de s’engager pour des causes qui nous tiennent à coeur ou de s’impliquer auprès de ses enfants…

    Plus tard, Pat et moi pensons faire de l’aide humanitaire… Nous partirons et j’enseignerai ailleurs tandis qu’il mettra la main à la pâte d’une autre façon… On ne peut pas changer la fille, ni les valeurs du couple!!! 😉

  8. Caro et Cie dit :

    Je voulais dire: la vraie éducation au sens large du terme…

  9. pierforest dit :

    @Cricri: On n’échappe pas facilement au piège qui consiste à ajuster notre train de vie non pas sur nos besoins essentiels réels, mais davantage sur nos moyens. Alors, quand le salaire de l’un est coupé de 40% durant le congé parental, il y a nécessairement un ajustement à la baisse du train de vie, peut-être moins de sorties au resto, pas de voyage dans le sud et des vacances à la maison. Si un couple de jeunes professionnels peut s’acheter une maison à $500,000, ils le feront. Si le revenu diminue, mais pas l’hypothèque, forcément, il y aura de la pression pour un retour au travail.

    Et puis il y a toute la question de la gratification. La société valorise davantage la réussite professionnelle que la réussite familiale. Par ailleurs, il n’est pas facile pour une femme de choisir de quitter le milieu du travail pour une période de 5 ans et pouvoir y revenir par la suite. Dans certains milieux, 5 ans, (je pense aux technologies), c’est énorme.

    En termes de société, avoir des enfants, c’est aussi mettre au monde les contribuables de demain, ceux qui paieront pour toutes les dettes qu’on a accumulé et qu’on accumule encore.

  10. pierforest dit :

    @Caro: C’est un super projet de couple que vous avez là tous les deux!

  11. Carmen dit :

    Oh là là… bien moi je dirais aussi heures de travail flexibles, mélangé avec du partage de poste et bien sur la possibilité de travailler à la maison quand c’est possible… Je m’explique: quand on divorce et que maman ou papa se retrouve monoparentale une semaine sur deux… il est normal qu’une semaine sur deux il y ait plus de disponibilité et vice et versa… si un enfants, parent est malade 2/3 jours, la possibilité de faire ses heures à la maison rencontrerait les besoins des deux (non trois) parties. Le partages au travail d’un emplois dans les deux sens permet pour quelque temps à deux employé de combler le déficit possible (i.e.: 1 travail exgige d’être au lieu de travail, l’autre peut se faire de la maison) donc si vos employers peuvent faire autant l’un que l’autre; les risques de dépourvues sont diminués pour les 2 parties non?
    De toutes manière les employeurs doivent se rendre compte un jour que 1) un employé soucieux pour son enfants ou son parent n’est pas très productif.
    2) changé d’employés à tout bout de champs pour quelques travers de temps en temps n’est vraiment pas productif non plus…
    3) il peut être extrêment créatif d’avoir deux employés qui interchangent de tâches asser régulièrement: celà permet de la créativité et de bénéficer de forces différentes de part et d’autre qui augmente l’efficacité et la qualité du travail effectué.
    Enfin, c’est mon humble opinion…
    Bravo pour tes débats!
    Carmen

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