Voler de ses propres ailes

Publié: 11 Mai, 2010 dans Expérience nouvelle, famille, Juste du bonheur, L'essentiel, Uncategorized
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Ma fille va bientôt quitter pour un long voyage d’un an.

Plus tout à fait certaine de son choix de carrière, elle a voulu prendre un peu de recul, après une année de Cégep pour clarifier ses idées. Joignant l’utile à l’agréable, elle a eu l’idée de s’inscrire à un organisme qui a pour nom « Fille au pair ». C’est un organisme qui se donne pour mission de mettre en contact des familles et des jeunes filles qui veulent ainsi découvrir une autre région du monde, tout en ayant un job de gardienne d’enfants. Elle part donc pour la Colombie-Britannique, le 15 juin prochain pour un séjour prévu d’une année complète. Elle reviendra de là complètement bilingue, aura eu le temps de réfléchir à sa carrière et prendre beaucoup d’autonomie. Je trouve que c’est une formidable expérience pour elle. Elle en reviendra grandi. Évidemment, on va s’ennuyer d’elle. Je lui ai acheté un Netbook avec caméra et j’y ai installé Skype. Nous savons déjà qu’elle aura accès à internet là-bas, alors on pourra la voir et lui parler régulièrement. La famille qu’elle a choisi vit en banlieue de Vancouver, dans une petite ville à 10 minutes de la mer. Elle aura la garde de 4 enfants âgés de 8 mois à 7 ans. Ça peut sembler beaucoup, mais je sais que ça ira bien pour elle. Elle est très responsable et elle est douée avec les enfants. On a déjà eu l’occasion de discuter avec la famille là-bas, ce qui m’a rassuré. Je tenais évidemment à avoir une idée de leurs valeurs avant de la laisser partir là-bas.

À peu près au même moment, mon fils va quitter pour aller habiter à Montréal. Il a déjà un travail, bien rémunéré, et comme jeune adulte souhaite se rapprocher de l’action, de son travail et de ses amis. Il a plein de projets en tête et mord pleinement dans la vie.

Sur les 3 enfants, nous n’aurons plus à la maison que la plus jeune, âgée de 15 ans qui est parallèlement la plus voyageuse du clan, celle qui a déjà visité Cuba, qui est parties à quelques reprises déjà pour des semaines de vacances entre amies en Gaspésie, Québec, dans la région d’Ottawa, qui rêve de voyager en France en Grèce (eh oui!)  et qui va aller à New-York à la fin juin avec une amie et la mère de celle-ci.

Progressivement, ils prennent leur autonomie et s’apprêtent à s’envoler pour construire leur propre vie. C’est plaisant de voir où ils en sont. Ils auront des difficultés, des peines comme on en a tous, au cours d’une vie, mais je les sens bien outillés pour faire face aux défis qui se présenteront sur leur chemin.

commentaires
  1. Zoreilles dit :

    C’est de cette beauté-là que tu nous parles? Magnifique au dehors comme en dedans, c’est visible dans sa physionomie, son sourire… C’est elle qui prendra son envol le 15 juin prochain, à l’autre bout du pays… Et tu l’aimes assez pour l’encourager à partir, s’envoler, aller au bout de son rêve…

    Je reconnais cet état d’âme qui est le tien, comme parent. Notre raison nous dit que ce sera une expérience formidable pour elle, responsable et autonome, débrouillarde, bien outillée pour faire face à la vie, suffisamment armée pour trouver ses propres ressources dans toutes les situations, etc. Et notre raison a bien raison. Mais faut pas trop y penser. Heureusement qu’il y a ces nouvelles technologies qui vous permettront de communiquer au quotidien.

    Ma fille avait 17 ans lorsqu’elle a voulu tester la fameuse promesse : « Go West, young man »… C’était en 2004. Elle partait vers l’ouest, à Banff, confiante de se trouver du travail en arrivant, ne parlant pas anglais beaucoup, juste assez pour être housekeeper au Ptarmigan Inn. Son logement coûtait 1200 $ par mois, elle s’est trouvé des co-locs… Elle est devenue très vite bilingue, avec un peu d’espagnol en prime, pour pouvoir travailler dans un dépanneur Husky 24 heures, là, elle est devenue invincible en plus d’être bilingue! Je me demande encore comment j’ai pu faire pour l’encourager à partir, l’aider à préparer son départ, aller la reconduire à l’aéroport à Montréal et ne pas pleurer jusqu’à ce qu’elle ait traversé la sécurité…

    Bilan avec 6 ans de recul : Nous nous sommes écrit des lettres pendant cette période-là… qui ont soudé à jamais notre lien mère-fille. Des échanges qu’on n’aurait jamais pu avoir autrement. C’est là qu’elle a célébré toute seule ses 18 ans, qu’elle a eu cette ouverture sur le monde, ce goût d’apprendre des langues, de découvrir des cultures, il y a tellement de touristes à Banff… Ce n’était pas facile pour nous, ses parents, mais notre raison avait bien raison. Il faut les aimer beaucoup pour les laisser s’envoler.

  2. Solange dit :

    Vous allez trouver la maison grande, deux départs presqu’en même temps, mais pour eux c’est une belle expérience. Bonne chance dans cette grande aventure.

  3. unautreprof dit :

    Quelle expérience extraodinaire qu’elle vivra!
    Je me rappelle des photos de ton autre fille, seigneur qu’elles sont belles tes filles Pierre, tu dois TELLEMENT en être fier!

  4. Nanoulaterre dit :

    Pierre,
    tu as une très belle jeune fille, des enfants très débrouillards et outillés. C’est beau de voir ça. Je sais que tu vas t’ennuyer mais je trouve que tu as bien de la chance d’avoir des jeunes qui fonctionnent bien, c’est une bénédiction tu sais… Je suis très heureuse pour eux et pour toi!

  5. pierforest dit :

    @Zoreilles: Oui, c’est bien elle. L’expérience de ta fille me parle beaucoup, parce que j’imagine un peu de la même façon ce qu’elle va vivre comme expérience. En fait, peut-être un peu moins extrême, dans la mesure où elle a déjà un endroit où aller et un travail avant de partir, mais tout la question de l’éloignement qui devient un catalyseur important de l’autonomie.

    @Solange: Oui, c’est bien vrai. La maison va devenir plus tranquille. En même temps, c’est intéressant, parce que ça annonce une nouvelle période de notre vie de couple. C’est un peu comme des retrouvailles, quand on redécouvre la vie de couple après avoir connu la vie familiale.

    @UnAutreProf: J’ai de bien beaux enfants et j’en suis très fier. Ils ont de belles valeurs et sont heureux dans la vie. Les voir ainsi assumer pleinement leur vie sans doute la plus grande satisfaction.

    @Nanou: Le chemin est parfois très difficile et je suis sensible aux difficultés que vit ton fils. L’important demeure de se mesurer à soi-même. On n’a pas tous le même point de départ, mais la façon dont on parcoure le chemin nous appartient. J’aime ce que disait un philosophie chinois à ce sujet: Une marche de 1000km débute toujours par un premier pas. C’est l’idée de se mettre en mouvement qui est la plus importante, parce qu’une fois en route, on trouve l’énergie et les opportunités de faire chacun des autres pas.

  6. Méli dit :

    Comme elle est jolie ta fille ! Bravo, ça sera une super belle expérience pour elle ! C’est une belle région à découvrir et c’est tellement utile d’être vraiment bilingue ! Que cette expérience lui apporte les réponses pour son orientation professionnelle et que ça soit aussi une expérience humaine enrichissante, ça sera sûrement le cas… Je suis partie moins longtemps et dans des conditions facile faire un cours de langue seconde de 6 semaines en Alberta et plus tard un emploi d’été aussi en Alberta, c’était juste 3 mois l’été, mais dans ce temps-là, on s’écrivait des lettres, il n’y avait pas internet et le téléphone coûtait très cher (je n’avais appelé mes parents qu’une seule fois)… (bien déçue d’être la seule à n’avoir reçu aucun téléphone quand il y avait eu une tornade… lol) mais ça avait été de très belles expériences qui m’ont ouvert tout doucement à l’autonomie !

  7. pierforest dit :

    @Méli: Merci de ces bons mots. Devenir bilingue ou même trilingue est un atout de plus dont on doit profiter si l’opportunité se présente. Heureusement qu’on a internet, maintenant, on pourra discuter avec elle sans que ça ne coûte une fortune en frais d’interurbain.

  8. Quatre enfants dont un bébé de huit mois???? Ils ont trouvé le jack-pot avec votre fille ces gens-là. Faudrait voir à ce qu’elle ne s’épuise pas.

  9. pierforest dit :

    @uneFemmeLibre: La maman est infirmière et travaille parfois de jour, parfois de soir. Elle dit vouloir demeurer très présente auprès de ses enfants, mais a besoin d’un coup de main. L’entente se fait sur la base de 40 heures par semaine. C’est une belle famille, très unie qui souhaitent que les enfants considèrent ma fille un peu comme une grande soeur. Elle a gardé à plusieurs reprises dans une famille, près de chez moi qui avait également 4 enfants dans ces âges-là. Je pense qu’elle s’en tirera bien, mais évidemment, si pour une raison ou une autre, ma fille ne se sent pas bien ou pas respectée là-bas, elle pourra revenir quand bon lui plait. On est à quelques heures de vol. Une période d’un an est prévue, mais ce n’est pas un contrat à durée fixe.

  10. Je n’ai pas pensé une seconde que vous laisseriez votre fille dans la misère! ;o)

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