Sauvages et domestiques

Publié: 7 Mai, 2016 dans Bonheur, Environnement, L'essentiel, motivation
Tags:

Ce matin, j’étais assis tranquillement derrière la maison à profiter du soleil printannier et j’admirais ces magnifiques fleurs bleues, dont j’ignore le nom, que Josée avait plantées dans ses plate-bandes. Mon attention fut ensuite attirée par d’autre fleurs bleues, minuscules et nombreuses, toutes massées le long de la pierre, comme des groupies envieuses venues assister au passage de leurs idoles.

Les unes ont profité d’un environnement favorable, d’un bon terreau et on a pris soin de leur donner tout ce dont elles avaient besoin pour s’épanouir. Les autres, qu’on qualifie de mauvaises herbes, ont dûes se débrouiller toutes seules, se battre pour survivre. Elles sont fortes, bien que moins éclatantes que leur idole.

La vie est injuste pensais-je. À celles qui ont tout reçu, on accordera davantage notre attention et notre amour et on arrachera celles qu’on qualifie de mauvaises herbes.

Pourtant, au détour d’une crise, d’une tempête ou d’une sécheresse, celles qui ont tout reçu n’auront sans doute pas les ressources pour survivre, parce que cette force, on ne peut la recevoir, on doit la trouver en soi.

IMG_0913sauvage

commentaires
  1. Anonyme dit :

    Comme je suis d’accord Pierre et c’est magnifiquement exprimé !
    Merci et bonne journée fleurie !

  2. chocomumu dit :

    Un texte très inspirant, nos expériences de vie nous rendent fort, et telles des roches roulées sans répit par les vagues, nous devenons de beaux galets bien lisses.

  3. Tu nous fais des réflexions philosophiques même avec les fleurs! N’empêche qu’elles sont bien jolies, tant les cultivées que les sauvages. Toutes les fleurs québécoises doivent être faites fortes et résilientes pour résister au climat changeant qui caractérise notre contrée. Et nous aussi, à bien y penser. Ne jamais trop savoir ce qui nous pend au bout du nez, avoir de la neige au mois de mai et tomber en plein été le lendemain, faut vivre avec ça au quotidien. S’emmitoufler pendant des mois chaque année, ça forge le caractère!

    • pierforest dit :

      UneFemmeLibre: J’aime bien les analogies et les métaphores, je les trouve riches d’enseignement. C’est vrai que le climat au Québec nous force à développer notre résilience. Quand ça va mal, on lève son collet, on enfonce son chapeau et on fonce. C’est ça qu’on apprend avec les tempêtes de neige. 🙂

  4. Zoreilles dit :

    Cette allégorie amène plusieurs réflexions sur la résilience…

    • pierforest dit :

      @Zoreille: En effet, la nature, particulièrement les végétaux nous offrent de beaux exemples de résilience. Il suffit de voir comment ils contournent les obstacles en poussant.

  5. Grand-Langue dit :

    Texte rempli de bon sens. Cette guerre déclarée aux soit disant « mauvaises herbes » est ridicule! Pourtant, à chaque année je tombe un peu dans le panneau et je me dis que ce serait chouette d’avoir une belle pelouse, de jolies fleurs… Nous ne sommes pas en Angleterre avec un climat pour pelouse parfaite.

    Ainsi. depuis trois ans, depuis que des moufettes ont ravagé mon terrain au complet, je laisse pousser ce qui veut bien pousser. Ma seule règle: tout égaliser à la tondeuse une fois par semaine (rire).

    Je vis avec ce qui pousse. Si je ne coupais rien, j’avoue que ce ne serait pas très beau mais à partir du moment que tout est vert, ou à peu près, je suis satisfait.

    Grand-Langue

  6. Solange dit :

    J’ai durant quelques années fait la guerre aux pissenlits, mais ils sont plus forts que moi, maintenant je laisse faire et je passe la tondeuse.

  7. D’autant plus que si on ne met pas de produits toxiques dans le « champ de pissenlits », une salade de feuilles de pissenlit, c’est tout simplement délicieux!

  8. jackss dit :

    Voilà de bien belles réflexions, comme toujours.
    Oui elle est forte, la nature. Les Iles Mingan sont une belle occasion pour le réaliser. C’est fou tout ce qui pousse dans un environnement particulièrement hostile. Le Frère Marie-Victorin y a beaucoup étudié la végétation. On voir des fleurs trouver le tour de pousser sur la roche grâce à de nombreux astuces. Il y a, par exemple, des plantes carnivores qui réussissent à survivre en attirant des insectes, en les emprisonnant ensuite pour les digérer.

  9. nanoulaterre dit :

    Fascinant de voir à quel point on peut être inspiré par d’aussi belles et justes réflexions, simplement en écoutant le silence intérieur que nous inspirent ces fleurs. J,aime beaucoup ce billet que tu as écrit Pierre. Bonne semaine à toi xxx

  10. C’est tellement vrai ! Puiser au coeur de ses ressources, souvent inconscientes, c’est ce qui fait la force et des plantes et des êtres humains.

  11. Olivia Billington dit :

    Jolie réflexion. 🙂
    Pour la première fois de ma vie adulte, j’ai un jardin, ainsi qu’un mini jardiniet à l’avant. Je récupère les « mauvaises herbes » de la pelouse et je les plante à l’avant. J’aime quand la nature est « fouillis ».

    • pierforest dit :

      @Olivia: Ah, je suis heureux de ta visite. Ça me rappelle que je n’ai pas participé aux ateliers d’écriture depuis un bout de temps. Le fouillis, c’est l’aspect créatif de notre univers.

      • Olivia Billington dit :

        Ça fait un longtemps que j’ai arrêté d’animer mon atelier. 🙂 (et que je n’ai pas participé à d’autres, je me concentre sur mes textes publiés)

  12. pierforest dit :

    Bravo Olivia, c’est une belle réussite.

Laisser un commentaire